Dans cet entretien, Mustapha Boucetta parle du tourisme à Tanger ainsi que du projet du Palais des Congrès et celui de la rénovation des Arènes, plus connues sous le nom Plaza de Toros. ALM : Comment se porte le tourisme à Tanger? Mustapha Boucetta : Le tourisme se porte bien. Avant, Tanger connaissait une activité balnéaire et saisonnière concentrée seulement sur la période estivale. La ville balnéaire présente aussi l'avantage de voir se développer, ces dernières années, un tourisme d'affaires, et ce grâce au grand dynamisme économique qu'elle connaît. Ce qui nous permet aujourd'hui de travailler toute l'année. D'ailleurs, les statistiques ont montré que la moitié des hôtels de la ville était au complet durant la dernière semaine de mai. L'Espagne est le premier client de la destination, la crise économique que vit ce pays a-t-elle des effets négatifs sur l'activité touristique de la ville? La crise que connaît l'Espagne a, sans aucun doute, un impact sur le tourisme à Tanger. La ville connaît une baisse des arrivées de touristes étrangers en particulier espagnols, mais cela est compensé par le nombre croissant d'arrivées de touristes nationaux. Mais il faut rappeler que toutes les autres villes du Maroc sont affectées par la crise économique mondiale. Quel est l'apport des nouveaux projets en cours de réalisation à l'activité touristique? Tanger continue de susciter la confiance des investisseurs, il y a eu ces derniers temps le lancement d'importants projets touristiques. La ville connaîtra, dans deux ou trois ans, l'ouverture de plusieurs hôtels. Elle est en passe de renforcer sa position touristique pour devenir la troisième destination touristique après Marrakech et Agadir. La moyenne du taux d'occupation de Tanger est de près de 51%, alors qu'il y a 20 ans, elle ne dépassait pas 15% en hiver. La reprise de l'activité touristique et hôtelière est due, en grande partie, aux efforts déployés par Mohamed Hassad, ancien wali de Tanger-Tétouan, pour embellir la ville, la doter d'un nombre important d'espaces verts et la rouvrir sur la mer. Le CRT de Tanger-Tétouan a contribué, lui aussi, avec le soutien de l'Office national marocain du tourisme (ONMT), à la promotion de la destination. Qu'en est-il du projet du Palais des Congrès? Ce projet est prévu d'être réalisé sur deux ou trois ans, et ce dans le cadre du projet de reconversion de la zone portuaire de Tanger-ville en port de croisière et de plaisance. Il y aura aussi la réalisation du projet de rénovation des Arènes dont la capacité d'accueil est de près de 15.000 places. Ce projet vise à attirer un grand nombre de touristes et les amateurs de la corrida. Surtout que des ONG et des activistes pour la défense des animaux en Espagne se sont constitués en lobbies pour faire interdire ce jeu populaire. Quelles sont les mesures prises par le CRT pour la promotion de la destination de Tanger? Le CRT s'engage à promouvoir la destination d'une manière ponctuelle et selon les moyens. Nous tenons à assister pratiquement à toutes les foires organisées à l'étranger, entre autres en Espagne, au Portugal et en France. On organise à Tanger des éductours au profit des journalistes et des tour-opérateurs. Nous allons bientôt accueillir un éductour hollandais. Nous recevons dans ce cadre à la fin de juin un groupe de tour-opérateurs belges. Nous programmons prochainement un workshop au Portugal. Nous organiserons prochainement trois semaines de la gastronomie respectivement à Paris, à Bruxelles et en Espagne. Mais Malheureusement Tanger souffre énormément du manque de liaisons aériennes. Le programme des arrivées oblige par exemple le touriste portugais à attendre jusqu'à 6 heures à Casablanca avant d'avoir un départ vers Tanger. Il nous faut au moins deux avions permettant d'assurer respectivement deux dessertes quotidiennes, un le matin et un autre l'après-midi.