Si plusieurs facteurs font croire que le marché des cigarettes au Maroc serait en pleine expansion, une étude réalisée récemment vient prouver le contraire. Si plusieurs facteurs font croire que le marché des cigarettes au Maroc serait en pleine expansion, une étude réalisée récemment vient prouver le contraire. Cette étude relatée par Imperial Tobacco Maroc fait état d'une quasi-stagnation de ce marché depuis plusieurs années à cause de la contrebande. La croissance démographique et l'amélioration du pouvoir d'achat ne profitent plus à l'industrie du tabac au Maroc. Toutefois, elle amplifie de façon considérable les recettes du marché de la contrebande. D'après la dernière étude de marché réalisée par un cabinet privé, 18 % de la consommation globale des cigarettes proviennent de la contrebande. Autrement dit, 3,3 milliards de cigarettes sont consommées annuellement par les Marocains sans pour autant apporter le moindre profit au fisc. En effet, les recettes fiscales du Royaume seraient lourdement affectées par le marché de la contrebande des cigarettes. Ce circuit illégal de distribution fait perdre à l'Etat pas moins de 3,3 MMDH annuellement. Ce ne serait pas tout, d'après la même étude, cette situation implique également les débitants de tabac qui connaissent annuellement une perte de revenus estimée à 153 millions DH. Si au niveau du Maroc, les activités de ce marché stagnent, ce n'est pas le cas du marché parallèle qui fleurit de jour en jour. Si l'on se réfère à une dernière étude de ce marché, on constate que, à titre d'exemple, la marque «American Legend», non référencée au Bulletin Officiel dans la liste des produits autorisés à la vente sur le territoire marocain «représente plus de 34% des volumes vendus sur le marché de la contrebande». Ceci signifie que pas moins de 1,2 milliard de cigarettes «American Legend» sont vendues annuellement sur le marché parallèle. Cette expansion alarmante du volume de ce marché ne reste pas sans effets sur la tabaculture marocaine dont l'industrie locale constitue l'unique débouché. En effet, selon un communiqué de Imperial Tobacco Maroc : «cette activité fait vivre plus de 3000 planteurs situés dans des régions défavorisées et leur procure un revenu global de l'ordre de 42 millions de dirhams par an». Dans ce sens, et s'agissant de cet emploi local, Imperial Tobacco Maroc emploie, à elle seule, 1500 personnes et ses activités locales de produits et services liées au secteur des tabacs procurent aux fournisseurs locaux un chiffre d'affaires annuel de près de 3,6 MMDH, représenté par ses divers achats en biens (hors tabac brut) et services. Ceci dit, l'industrie du tabac a du mal à décoller au Maroc et une politique de répression du marché parallèle s'impose afin d'éviter au Maroc des pertes colossales en matière de fisc.