Les associations des MRE appellent à redéfinir la composition, les missions et la stratégie du CCME afin qu'il devienne une sorte de Parlement des cinq millions de Marocains résidents à l'étranger. Le dossier épineux de 5 millions de Marocains résidant à l'étranger mérite plus que jamais de faire l'objet d'un débat. Aujourd'hui plusieurs associations et représentants des MRE interpellent le nouveau gouvernement à ce sujet (voir encadrés page 5). Ils critiquent tour à tour plusieurs points de la gestion de ce dossier par les divers départements chargés des MRE. Et ils appellent à la mise en place de nouveaux mécanismes de représentation au sein de la Chambre des conseillers afin de palier à leur absence au Parlement. Ils souhaitent aussi être représentés dans diverses instances citées dans la nouvelle Constitution, notamment le Conseil économique et social, la Fondation Hassan II pour les MRE, le CNDH, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et de la Fondation Mohammed V pour la solidarité. «Malgré les efforts qui ont été consentis par les gouvernements précédents pour traiter le dossier des MRE, force est de constater que cela n'a pas eu de véritables effets sur le terrain», souligne Nezha El Ouafi, coordinatrice de la Coalition des Marocains du monde, composée d'une centaine d'associations de MRE. Cette députée PJD estime recevoir chaque jour des milliers de revendications et des plaintes d'associations autour de la question des Marocains de l'étranger. «Il y a aujourd'hui nécessité de mettre en place une stratégie transversale au niveau de plusieurs ministères pour prendre en compte les besoins urgents de la communauté des MRE, ses savoir-faire et ses aspirations stratégiques», indique-t-elle. Mme El Ouafi pointe également du doigt le bilan «mitigé» du Conseil de la communauté des Marocains à l'étranger qui, selon elle, a failli à sa mission consultative (voir encadré page 5). Même son de cloche dans un mémorandum contenant un certain nombre de propositions autour de la politique migratoire envoyé lundi dernier au chef de gouvernement, par un parterre d'acteurs associatifs. Il s'agit en l'occurrence de l'Association Hiwar (Belgique), Les Syndicats libres (France); le mouvement Nouvel élan «MONE» (Allemagne); Organisation FZ (Allemagne) et l'Association Aproma (Espagne). Said Charchira, porte-parole de ces associations, a indiqué à ALM que «le mandat du CCME a expiré depuis le 20 décembre. Il n'a pas atteint ses objectifs, il faut redéfinir la composition de ses membres, redéfinir ses missions et la stratégie à adopter afin qu'il devienne une sorte de parlement de ces 5 millions de Marocains». Selon M. Charchira, une rencontre est prévue la semaine prochaine avec les représentants du gouvernement et ceux des MRE. Devraient y prendre part, Abdelatif Maâzouz, ministre délégué des Marocains résidant à l'étranger, Karim Ghellab, président du Parlement, et Mohamed Choubani, ministre chargé des relations avec le Parlement et de la société civile, a précisé à ALM Said Charchira. Ainsi les acteurs associatifs de MRE appellent à organiser un grand débat au Parlement autour de la question de la communauté marocaine à l'étranger. Ils estiment qu'il faudra réfléchir à une nouvelle approche de la politique migratoire du Maroc. Une approche globale qui prenne également en compte la vague d'immigration subsaharienne que subit le Maroc, avant qu'il ne soit trop tard.