Pour les personnes atteintes de l'ulcère gastro-duodénal, le jeûne durant le mois de Ramadan est un exercice très difficile et parfois même nocif pour la santé. Sans conteste, les troubles digestifs s'accentuent durant le mois de Ramadan. Le changement des habitudes alimentaires provoque même pour les personnes saines des dysfonctionnements digestifs désagréables. Et pour les personnes souffrant de problèmes gastriques c'est pire. Pour ces derniers, ce ne sont pas les facteurs extrinsèques qui leur rendent la vie difficile durant ce mois sacré, à savoir la longueur de la journée, la soif, la chaleur ou d'autres éléments, mais des éléments purement intrinsèques. C'est le cas pour les personnes atteintes d'un ulcère gastro-duodénal. Le jeûne, pour ces derniers, est un facteur de complications majeures dans la mesure où même en temps normal ils ne peuvent pas avoir le ventre vide durant plus de 4 ou 5 heures. Ils souffrent tout au long de la journée de la «faim douloureuse». Il s'agit de personnes qui ne peuvent pas avoir le ventre ni trop plein ni trop vide. D'ailleurs, les médecins recommandent souvent aux personnes atteintes d'un ulcère évolutif de s'abstenir de jeûner le Ramadan. Mais, d'où vient cette maladie ? Quels sont les symptômes qui l'accompagnent ? Et que faire pour la soigner de manière efficace ? En fait, il s'agit d'une maladie qui se traduit par une perte de substance de la paroi de l'estomac et du duodénum. Pour banaliser les choses, c'est en quelque sorte un trou de l'estomac. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette maladie, à savoir l'infection à la bactérie Helicobacter Pylori (HP), la sécrétion excessive d'acides gastriques favorisée par le stress, l'alcool, le tabac, le café et même la prise de certains médicaments anti-inflammatoires. Le principal symptôme de cette maladie c'est l'impression de la «faim douloureuse». Ainsi, si vous sentez une douleur au niveau de la partie haute de l'abdomen et que la prise d'un repas vous soulage pendant 2 à 3 heures, cela prouve que vous avez fort probablement un ulcère. Aussi, cette maladie s'accompagne le plus souvent de la sensation d'inconfort gastrique, les nausées, les vomissements, l'amaigrissement et la pâleur. Ainsi, si vous avez ces symptômes, n'hésitez pas à consulter votre médecin gastro. La plupart des Marocains ont généralement tendance, à tort, à vouloir traiter les problèmes gastriques par des herbes naturelles et ce n'est qu'après l'échec de cette première tentative qu'ils consultent un spécialiste. Or, devant un ulcère gastro-duodénal, la médecine traditionnelle est pratiquement inefficace. Tout retard en matière de traitement de cette maladie serait de nature à donner lieu à des complications encore plus graves, notamment la perforation ou le risque de l'hémorragie digestive majeure. L'idéal serait ainsi de consulter un médecin gastro et à ne pas hésiter à procéder à un diagnostic par fibroscopie. Cette technique est la seule capable de visualiser l'ulcère et de déterminer sa localisation dans l'estomac. Pour ceux qui craignent cette méthode de diagnostic en raison de la douleur qu'elle provoque peuvent demander à leur médecin de procéder à une anesthésie locale permettant au patient de perdre connaissance le temps du diagnostic. La fibroscopie est d'autant plus importante qu'elle est généralement accompagnée de la biopsie qui est nécessaire pour vérifier la colonisation par Helicobacter pylori et l'absence de cancérisation. L'utilisation de la fibroscopie permet, ainsi, de déterminer l'ampleur du développement de l'ulcère et de prescrire les médicaments adéquats. Ceci dit, et contrairement à ce que pensent les gens, l'ulcère n'est pas une maladie incurable. Il existe, bien évidemment, un cure de quelques semaines seulement qui permet de faire disparaître l'ulcère et de reprendre une vie normale. La cicatrisation de l'ulcère est obtenue par un traitement anti-acide et quelques mesures hygièno-diététiques, notamment l'arrêt du tabagisme. En outre, l'éradication par un traitement antibiotique de la bactérie HP permet de réduire l'échec du traitement anti-acide ou la récidive de l'ulcère gastro-duodénal. D'après les spécialistes des maladies gastriques, l'ulcère n'est pas une maladie invincible. Toutefois, les médecins recommandent aux patients des pratiques de bonne conduite alimentaire durant et après le traitement de l'ulcère. Une nutrition mauvaise ou mal-organisée est de nature à entraver le traitement ou même à faire surgir d'autres maladies gastriques encore plus grave, à savoir la gastrite évolutive ou le cancer de l'estomac. Il est question également d'éviter le stress qui est responsable de la sécrétion d'acides gastriques. Ne pas confondre l'ulcère gastro-duodénal et la gastrite Les gens ont généralement tendance à confondre entre l'ulcère gastro-duodénal et la gastrite. Ceci s'explique par le fait que ces deux types de maladie ont presque les mêmes causes et traduisent les mêmes conséquences. La gastrite est l'inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse gastrique. Le facteur déterminant semble être l'agression répétée de la muqueuse de l'estomac par un de ces éléments. La gastrite peut aussi être due au stress et se révèle souvent alors par une hémorragie. Les symptômes de cette maladie sont en pratique les mêmes que ceux rencontrés dans les ulcères. Toutefois, les douleurs sont beaucoup plus souvent à type de brûlures. Ces brûlures d'estomac peuvent survenir pendant le repas ou tout de suite après surtout lorsque le patient absorbe des boissons alcoolisées , des épices, des mets acides ou sucrés. Elles peuvent survenir plus tard et sont alors favorisées par les repas gras qui provoquent un reflux biliaire. Une glossite des aphtes est souvent retrouvé dans la bouche. Une anorexie et un amaigrissement sont fréquents. Certaines gastrites sont hémorragiques et le patient vomit des quantités plus ou moins importantes de sang. Pour ce qui est du diagnostic, c'est la fibroscopie qui permet de voir la muqueuse et surtout d'effectuer une biopsie dont l'étude histologique permet de poser le diagnostic de gastrite et de préciser son type, à savoir superficiel,