Le discours que SM le Roi Mohammed VI a adressé, samedi 20 août, à la Nation met l'accent sur l'engagement et la responsabilité de tout un chacun, gouvernement, Parlement, partis, citoyens, acteurs associatifs et médias. Dans le contexte de la Constitution avancée approuvée par le peuple, et à la veille des élections législatives étape décisive pour la mise en œuvre de ladite Constitution, le discours que SM le Roi Mohammed VI a adressé, samedi 20 août, à la Nation, à l'occasion du 58ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, a donné le départ à «une révolution renouvelée» et a mis l'accent sur l'engagement et la responsabilité de tout un chacun, gouvernement, parlement, partis, citoyens, acteurs associatifs et médias. Ceci pour la mise en œuvre optimale de la nouvelle Constitution, «point de départ d'un processus d'action politique visant à promouvoir le développement dans un climat de respect collectif de la loi, de mobilisation et de confiance». Le Souverain a souligné que le véritable pari qu'il nous faut gagner dans la phase politique actuelle consiste à hisser les prochaines élections au niveau d'un combat national qualitatif autour de la sélection des meilleurs programmes et du choix des élites qualifiées. Pour cela, le Souverain s'est directement adressé au citoyen-candidat: «il est temps de rompre définitivement avec les pratiques électoralistes scandaleuses qui ont porté préjudice à la crédibilité des assemblées élues, et entaché la noblesse de l'action politique. Il appartient donc à toute personne qui envisage de faire acte de candidature aux prochaines élections de garder à l'esprit la corrélation, consacrée par la Constitution, entre l'exercice du pouvoir et la reddition des comptes». Le Souverain à, cet égard, engagé les autorités gouvernementales et judiciaires concernées par l'organisation des élections à s'opposer avec fermeté à toutes les irrégularités et de lutter contre l'usage de l'argent et l'achat des voix visant à pervertir les élections. Elles doivent également sévir contre l'abus de pouvoir et l'instrumentalisation tendancieuse de la religion et des sacralités dans les batailles électorales à venir. Les autorités gouvernementales et judiciaires sont ainsi tenues d'agir dans le respect scrupuleux de la loi, mettre en œuvre les dispositifs de moralisation de la vie politique et parlementaire, et créer les conditions d'une compétition électorale libre. Elles se doivent également de veiller à l'égalité de traitement entre les différents partis politiques et d'observer une neutralité positive. Le Souverain a par ailleurs appelé les partis à rivaliser d'ardeur pour l'élaboration de programmes électoraux novateurs et réalistes, à même de répondre aux préoccupations réelles des citoyens. Ils se doivent également d'accréditer des candidats compétents et aptes à assumer des responsabilités au niveau des pouvoirs législatif et exécutif, au sein de la majorité comme dans l'opposition. Par ailleurs, Sa Majesté le Roi a indiqué que «Les nobles objectifs inhérents à l'engagement politique ne seront pleinement atteints que lorsque la classe politique, au lieu de se focaliser sur des postes à engranger au niveau central, s'intéressera davantage au mandat électif, local ou régional, vu que celui-ci permet d'être au plus près des préoccupations légitimes et des besoins fondamentaux du citoyen». Le Souverain s'est également adressé au citoyen-électeur, qui par son vote librement émis, contribue à l'expression de la volonté populaire : «Tu dois avoir conscience de la portée considérable du devoir inhérent au suffrage -qui ne saurait faire l'objet d'aucun marchandage- et t'en remettre à ta conscience patriotique, pour choisir des programmes réalistes et des candidats qualifiés et intègres». Pour leur part, la société civile et les médias sont tenus d'assumer efficacement leurs rôles en matière d'observation légale, indépendante et neutre de la régularité des opérations électorales. Régionalisation avancée, une nouvelle révolution Dans son discours à la Nation, le Souverain a précisé que le projet de régionalisation avancée est fondé sur le transfert du centre vers les régions de prérogatives et des moyens y afférents, sur la base des principes de la démocratie territoriale et de la bonne gouvernance. Il s'agit là d'une démarche propre à favoriser un développement régional solidaire, équilibré et intégré, qui met définitivement fin à l'allégation colonialiste d'un prétendu Maroc utile, et un Maroc inutile, et qui en finit avec les disparités territoriales. «Pour consolider les piliers du grand chantier structurant de la régionalisation avancée, que nous considérons comme une nouvelle révolution du Roi et du peuple, il faudra donner la priorité à l'élaboration de la loi organique y afférente, du fait du lien existant entre celle-ci et l'élection des conseils régionaux, ainsi que les échéances et les mesures à prendre pour la mise en place de la deuxième Chambre du parlement», a souligné le Souverain. Par ailleurs, il faudra accélérer le processus d'opérationnalisation du Fonds de mise à niveau sociale et du Fonds de solidarité interrégionale, de manière à renforcer les programmes de l'INDH visant à combattre la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion sociale, par le biais de projets et d'activités générateurs de revenu et d'emplois, surtout pour les jeunes. Les jeunes au cœur du projet de modernisation constitutionnelle et politique Le discours de Sa Majesté le Roi a réservé une place de choix à la jeunesse marocaine. Celle-ci consciente et responsable, a indiqué le Souverain, se trouve aujourd'hui au cœur du projet de modernisation constitutionnelle et politique, au regard des droits et devoirs que prévoit la Constitution, ainsi que des instances de citoyenneté agissante qu'elle préconise pour renforcer l'adhésion des jeunes aux différentes réformes démocratiques et aux divers chantiers de développement. Dans ce sens, le Souverain a engagé les partis à donner leur chance aux jeunes ainsi qu'aux femmes pour favoriser l'émergence d'élites qualifiées, à même d'apporter du sang neuf à la vie politique et aux institutions constitutionnelles. Il a par ailleurs indiqué que le dynamisme créatif de notre jeunesse est un atout majeur pour la consolidation de la justice sociale et garantir à tous les Marocains les attributs d'une citoyenneté digne. «C'est une jeunesse qualifiée, digne de continuer à porter le flambeau de la glorieuse épopée du Vingt Août, dans le cadre d'un processus proprement marocain, caractérisé par l'implication des jeunes dans les efforts visant à en relever les défis», a indiqué le Souverain.