De par le rythme de vie mené de nos jours, plusieurs facteurs favorisent l'émergence de l'insomnie. Les spécialistes insistent sur une hygiène de vie pour retrouver un bon rythme de sommeil. Somnoler la nuit sans troubles est un idéal fort convoité, mais difficile à atteindre. Des troubles qui s'invitent à tout moment de repos empêchant de tomber dans les bras de Morphée. Outre le sommeil perturbé, l'insomnie peut émerger en début de nuit ou au petit matin. De par cette classification, nul ne saurait être à l'abri de l'insomnie. «Tout le monde a connu, connaîtra ou connaît l'insomnie. Personnellement, j'estime que le nombre de cas d'insomnie se chiffre à 100%», déclare dans ce sens Docteur Mohamed Fouad Benchekroun, psychiatre –psychanalyste à Rabat. Selon ce spécialiste, le trouble de sommeil «est d'abord et avant tout un symptôme. Ce n'est pas une maladie en lui-même. Il vient signer une souffrance psychique ou psychologique». Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce symptôme. A commencer, de l'avis de notre spécialiste, par l'angoisse. «Le trouble de sommeil est en général un signe précurseur et avant-coureur pathognomonique de la dépression», révèle-t-il. Aussi, la chaleur, le stress et la prise de produits excitants comme la caféine et la théine sont-ils un facteur responsable de l'insomnie. Il existe également des insomnies dues à la douleur. L'exemple le plus connu étant la rage des dents. «C'est la douleur qui empêche de dormir. Dès qu'on traite la douleur, on traite le sommeil», explique Dr Benchekroun. De même, les troubles de sommeil sont également beaucoup plus graves dans les psychoses. Interrogé sur le GMT+1 comme facteur responsable de l'insomnie, le psychiatre a répondu par la négative affirmant qu'«il faut pouvoir réguler son sommeil». D'ailleurs, le GMT reprendra avec l'avènement du Ramadan. Mais, de par le rythme de vie adopté durant ce mois sacré, «les troubles de sommeil sont volontaires», qualifie-t-il. Ceci étant, chacun a sa conception du sommeil. Si d'aucuns estiment que c'est un moment de repos. D'autres le considèrent comme une perte de temps et préfèrent passer ces moments à faire autre chose. Par ailleurs, l'insomnie engendre des effets sur le rendement professionnel, la concentration, les troubles affectifs, l'organisme et la physiologie du corps au niveau respiratoire et cardiaque entre autres. Pour rétablir le sommeil, il faudrait reconnaître, diagnostiquer et traiter l'origine du symptôme de l'insomnie, le mettre dans son cadre pathologique et soigner la pathologie sous–jacente. Le cas échéant «le sujet ne retrouvera pas le sommeil ou bien il peut retrouver un sommeil artificiel avec tous ces médicaments dont il abuse», martèle notre spécialiste. Cette auto-médication à base d'anxiolytiques et d'hypnotiques est susceptible de générer ce que les spécialistes appellent la pharmacodépendance. C'est-à-dire que pour obtenir le même effet, l'insomniaque est obligé d'augmenter la quantité de produits pour se retrouver dans une position addictive et quasi-toxicomaniaque dont il est difficile de s'en sortir. «Sauf qu'il faut faire jouer sa propre volonté, consulter, essayer un suivi régulier pour se rétablir et surtout insister sur l'hygiène de vie», suggère Dr Benchekroun. Une petite sieste au cours de la journée est également recommandée. «Cette «cassure» de la journée permet une détente et une meilleure rentabilité même si la personne ne dort pas», indique-t-il. Il convient de signaler dans ce sens, que c'est la qualité du sommeil qui permet d'être en pleine forme. Pour mémoire, un sommeil physiologique est extrêmement important et il fait partie des critères reconnus actuellement à l'échelle internationale comme un état de bonne santé, qui est un bien–être physique et moral. Les troubles du sommeil peuvent être liées à des variations hormonales Les causes de l'insomnie peuvent être multiples, des chercheurs américains ont mis en évidence un rôle des hormones, notamment pendant la périménopause. Durant cette période, la production d'hormones sexuelles diminue et provoque des troubles des règles ainsi que des symptômes proches du syndrome prémenstruel (tension des seins, ballonnement abdominal, etc). Mais des chercheurs se sont intéressés aux troubles du sommeil liées à cette période. Ils ont évalué l'impact de la diminution progressive des taux d'estrogènes sur la détérioration du repos. Pour vérifier l'impact des hormones, ils ont suivi pendant deux ans 218 femmes blanches et 218 femmes de couleur âgées de 35 à 47 ans présentant des cycles menstruels réguliers. Interrogées sur la qualité de leur sommeil, ces femmes ont subi à quatre reprises une prise de sang pour doser les variations hormonales, dont l'oestradiol. Le résultat : 17 % des femmes rapportèrent des troubles du sommeil à chaque période d'ovulation.