Le ministre bahreïni des Affaires étrangères a fait savoir que l'adhésion du Maroc au CCG pourrait prendre la forme d'une sorte de partenariat avancé. L'adhésion du Maroc au Conseil de coopération du Golfe ( CCG) continue de marquer l'actualité. Contrairement à la Jordanie qui a formulé une demande officielle d'adhérence au CCG, le Maroc a été, quant à lui, sollicité pour intégrer ce Conseil. En effet, les débats ne cessent de s'articuler autour de cette invitation formulée par les six états membres du CCG. Selon cet organisme, l'adhésion est de nature à renforcer le partenariat et la coopération économique arabe. Dans ce sens, Cheikh Khaled Ben Ahmed Ben Mohamed Al-Khalifa, ministre bahreïni des Affaires étrangères, a indiqué dans un entretien publié par le quotidien bahreïni Al Watan que «l'adhésion du Maroc pourrait prendre la forme d'une sorte de partenariat avancé». La notion du partenariat avancé a interpellé plus d'un spécialiste. «Le partenariat avancé repose essentiellement sur l'harmonisation à la fois économique et politique des Etats membres, compte tenu de plusieurs facteurs en l'occurrence la proximité géographique et le destin commun», explique l'économiste Driss Benali qui a mis l'accent sur les points de convergence entre le Maroc et les pays du Golfe soutenant l'hypothèse de la présence «d'une motivation politique implicite». «Il est à noter que le Maroc ne correspond ni à l'environnement économique ni géographique des pays du Golfe. De mon point de vue, il y a une volonté politique derrière cette invitation pouvant freiner le processus démocratique du pays. Contrairement à l'Union européenne qui au-delà de l'économie, privilégie les valeurs humaines, la démocratie n'est pas le dada des pays du Golfe», ajoute-t-il. Dans ce sens, M. Benali a qualifié d'intelligente la démarche de Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, qui dans sa réponse à l'invitation du CCG a réitéré «son attachement naturel et irréversible à l'idéal maghrébin et à la construction de l'Union du Maghreb Arabe, choix stratégique fondamental de la Nation marocaine». S'agissant de l'intégration économique dans ce genre de coopération, M. Benali a énuméré quatre points essentiels, à savoir le libre-échange, l'uniformisation des droits de douane ainsi que la création d'un marché commun et d'une monnaie commune. «Les pays arabes ne sont pas rigoureux au point de créer une monnaie commune. Ce partenariat avancé peut revêtir dans le meilleur des cas l'aspect d'un marché commun avec tous ce qu'il comprend comme fondements en l'occurrence la libéralisation de la main- d'œuvre, des biens et des capitaux», a t-il relevé. En l'adaptant au contexte marocain, ce marché commun ne sera pas d'un grand apport, fait savoir M. Benali. «Les pays du Golfe ne pourront pas contribuer massivement dans les capitaux à moins qu'ils participent à la construction de certaines infrastructures. De même, l'environnement social est effrayant dans les pays du Golfe, sachant que les conditions de travail sont peu encourageantes pour les employés marocains», a-t-il conclu. Notons qu'aucun détail n'a été prononcé quant au calendrier de l'adhésion du Maroc au Conseil de coopération du Golfe.