Une femme sur deux rencontrera au moins une fois dans sa vie une infection urinaire. De quoi s'agit-il ? Comment se manifeste t-elle ? Quelles en sont les causes ? Comment traiter une infection urinaire ? Les infections urinaires constituent un véritable problème de santé publique. Une femme sur deux rencontrera au moins une fois dans sa vie une infection urinaire. On estime qu'entre 20 et 50 ans, les infections sont plus fréquentes chez la femme alors qu'au-delà de 50 ans, l'incidence chez l'homme augmente en raison des maladies prostatiques. Au Maroc, il est difficile d'avancer des statistiques faute d'études. Mais les professionnels de la santé sont unanimes sur le fait que les récidives sont récurrentes chez le sexe féminin. 20% des femmes qui sont sujettes à ce type d'infection auront un nouvel épisode. Une infection survient quand un micro-organisme, habituellement une bactérie provenant du tube digestif, pénètre dans l'urètre puis dans la vessie et commence à se multiplier. L'infection urinaire qui est la présence de germes en concentration anormale dans les voies urinaires existe sous trois formes : cystite, urétrite et pyélonéphrite ( ci-dessous). Dans la majorité des cas, les infections sont liées à un type de microbe, le «escherichia coli (e. coli) », qui vit dans le colon. L'E. Coli est le germe le plus impliqué en pathologie infectieuse. Une étude prospective réalisée par l'Institut Pasteur du Maroc sur 3 ans (de juillet 2004 à juillet 2007), chez 535 patients présentant une infection urinaire a montré que la fréquence des infections par e.coli est plus élevée chez le sexe féminin (75%) que le sexe masculin (25%). Selon l'Institut Pasteur, ces résultats peuvent s'expliquer par la brièveté de l'urètre féminin et les rapports sexuels qui favorisent la progression des bactéries urétrales dans la vessie. Par ailleurs, d'autres bactéries, en l'occurrence le Chlamydia et le Mycoplasme, peuvent être à l'origine d'infections chez l'homme et la femme. Ces infections sont habituellement limitées à l'urètre et aux organes génitaux. Contrairement aux autres infections urinaires, l'infection par Chlamydia ou Mycoplasme peut être vénérienne, c'est-à-dire transmise d'un partenaire à un autre. S'agissant des causes anatomiques, il est important de noter que l'infection urinaire est favorisée non seulement par la faible longueur de l'urètre mais aussi par les sécrétions vaginales après la ménopause ou certaines habitudes d'hygiène (douches vaginales avec des produits qui déséquilibrent la flore bactérienne du vagin) qui facilitent la colonisation du vagin et de l'urètre par des bactéries d'origine digestive. Le rapport sexuel est aussi mis en cause. Le frottement au niveau du méat urinaire lors des rapports favorise l'entrée dans l'urètre et dans la vessie des microbes présents au niveau du vagin. La grossesse peut favoriser l'infection car la compression par l'utérus entraîne une dilatation voire une certaine obstruction des uretères. En cas d'infection urinaire, il ne faut pas s'alarmer. Il existe des traitements efficaces pour soigner les infections.Celles-ci se traitent assez rapidement grâce à des antibiotiques. Quant au choix de l'antibiotique, il se fait en fonction des analyses d'urine. Dans la majorité des cas, une thérapie de 3 jours est proposée. Lorsque l'infection apparaît quelques jours après des rapports sexuels non protégés, le médecin s'assurera qu'il ne s'agit pas d'une infection sexuellement transmissible (IST) (gonococcie ou chlamydiose), qui justifierait un traitement antibiotique particulier. Les symptômes disparaissent habituellement en l'espace de 24 à 48 heures. Si l'antibiotique choisi n'est pas efficace après 48 heures, il faut consulter d'urgence son médecin. Les différents types d'infection urinaire • La cystite Elle constitue la forme d'infection urinaire la plus courante. Il s'agit de l'inflammation de la vessie. La plupart du temps, l'inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type «Escherichia coli», qui sont nombreuses aux environs de l'anus. Les bactéries passent de la région vulvaire à la vessie en remontant l'urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite. Elle s'accompagne normalement d'une urétrite. • L'urétrite L'urétrite touche uniquement l'urètre. Il s'agit d'une infection sexuellement transmissible ( IST) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l'urétrite. Les plus communs sont la «chlamydia» et le «gonocoque» (la bactérie responsable de la gonorrhée). L'urétrite est définie par un syndrome inflammatoire de l'urètre. On l'appelle aussi urétrite non spécifique ou urétrite non-gonococcique. • La pyélonéphrite La pyélonéphrite est plus grave que les infections précédentes. Elle désigne l'inflammation du bassinet et du rein. Celle-ci résulte généralement d'une infection bactérienne. Il peut s'agir d'une complication d'une cystite qui a été mal traitée ou non traitée qui permet la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë (PNA) survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte.