Pour la seconde fois, la galerie Bab Rouah de Rabat accueillera les œuvres de Mohamed Romain Ataallah et ce, du 17 décembre au 22 janvier. Surnommé le peintre nomade, Mohamed Ataallah est l'un des premiers artistes marocains modernes et demeure un peintre ayant une formation classique. Et pour dévoiler sa rétrospective au grand public, la galerie Bab Rouah de Rabat accueillera une cinquantaine de ses œuvres pour la seconde fois accrochées à ses cimaises, du 17 décembre au 22 janvier. Dans son travail, Ataallah Mohamed définit la création artistique telle qui la conçoit du Maghreb. «En tant qu'individu conscient, je me sens concerné par l'environnement, en tant qu'artiste-créateur, je me sens le droit d'influencer mon époque et mon milieu. Si je dis influencer c'est que je pense qu'il est nécessaire d'organiser l'avenir et non de prendre ça et là les miettes d'un monde moderne qui pourraient nous tomber sous la main, c'est que je pense qu'il ne faut pas connaître obligatoirement les mêmes problèmes que l'Europe», avait déclaré Attalaah à la presse. Dans ses toiles, M.Ataalah repose sur le principe du carré magique conduisant à des séries de permutations. Cette méthode de travail l'amène à toucher d'autres disciplines, tels le cinéma expérimental, la poésie sonore et la photographie. «La base de mon travail c'est la forme, le tracé, le délimité, le sujet. Ma démarche s'appuie sur l'introduction de graphismes de parties anatomiques comme transgression à la tradition prohibitive islamique posant l'interdit de reproduction de l'image humaine», indique-t-il. Il ne conçoit pas un «tableau» comme œuvre finie, mais un «tableau» qu'il appelle module. Cette conception de l'œuvre, il l'applique à la totalité de son œuvre et même souvent dans sa vie privée. Né à Ksar El Kébir en 1939, Ataallah fut l'un des premiers étudiants marocains à avoir accès à l'Ecole des beaux-arts de Tétouan, et peut-être le dernier à commencer sa formation artistique sous la supervision de cet indiscutable génie des peintres espagnols orientalistes, Mariano Bertuchi entre 1884 et 1955. L'élève âgé de quatorze ans, plein d'enthousiasme, a facilement assimilé la technique, la palette et même la matière du maître, non pas comme un copiste, mais comme un fils et héritier d'artiste. «Collage infini» fut son premier chef-d'œuvre de sculpture «Bois assemble». Il avait déjà attiré l'attention du chroniqueur social et critique d'art de «The Tangier Gazzette And Times of Morocco» de James Joyce. Il a été récemment reconnu par plusieurs importantes publications telles que «Escuela de Tetuan, 50 Anos de refelxion », publiée en 2007 par le musée de Sebta, et «Artistes arabes entre l'Italie et Maghreb», publiée en 2008 par le ministère italien des Affaires étrangères. Son exposition à Bab Rouah retrace un parcours libre et indépendant pleinement ouvert à l'abstraction.