Selon Abdellatif Jouahri, l'objectif d'un taux de bancarisation de 50 % en 2010 est vraisemblablement à portée de main. De nouvelles perspectives s'annoncent pour remédier à la situation de la sous-liquidité bancaire. Selon Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, un effort devrait être déployé en direction de la bancarisation ainsi que de la petite et moyenne épargne. La finalité est de surpasser cette situation qui persiste depuis 2007. «L'objectif d'un taux de bancarisation de 50% en 2010 est vraisemblablement à portée de main, surtout après le lancement de la banque postale Al Barid Bank», a-t-il affirmé à l'occasion d'un point de presse tenu, mardi 15 juin 2010, à l'issue de la réunion trimestrielle du conseil de Bank Al-Maghrib. Lors de son intervention, M. Jouahri a indiqué que le taux de bancarisation a atteint les 47% avec le réseau d'Al Barik Bank soulignant que la bancarisation du monde rural n'est que de 6%. Parmi les autres mesures que Bank Al-Maghrib juge utiles pour remédier à la situation de sous-liquidité bancaire, M. Jouahri a cité le renforcement de la proximité avec les Marocains résidents à l'étranger (MRE). «Nous avons incité le secteur bancaire à aller davantage vers une politique de proximité avec les MRE», a-t-il poursuivi. Dans ce sens, M. Jouahri estime que cette politique a «commencé à donner des résultats», en témoigne l'amélioration des transferts des MRE, durant les quatre premiers mois de l'année en cours (+11,9%). Par ailleurs, l'épargne s'est située au cœur de ce débat. M. Jouahri a soutenu que des efforts devraient être déployés en direction de la mobilisation de l'épargne à long terme dans le but de permettre aux liquidités de «reprendre une certaine normalité». «Vu les contraintes d'investissement et le niveau des coefficients d'emploi, il n'est pas admissible, maintenant plus que jamais, de trouver des financements de court terme au niveau de l'investissement. Il est nécessaire de travailler en direction des incitations pour la mobilisation de l'épargne à long terme», estime-t-il. En outre, le gouverneur de la Banque centrale a passé en revue la situation économique, monétaire et financière du Maroc durant l'année écoulée, ainsi que les prévisions d'inflation établies par les services de la banque à l'horizon du 3ème trimestre 2011. Il a précisé, à cet égard, que la prévision centrale de l'inflation a été révisée à 1,7% en moyenne sur l'horizon de six trimestres, contre 1,4% en mars dernier. Pour l'année 2010, l'inflation s'établirait en moyenne à 1,2%, comparativement à 1% dans le Rapport sur la politique monétaire de mars 2010. Au 3ème trimestre 2011, elle devrait se situer autour de 2 % et l'inflation sous-jacente devrait également rester modérée, ne dépassant pas 2%. Selon M. Jouahri, ces taux sont en phase avec les objectifs de la Banque centrale. Sur le plan économique, M. Jouahri a indiqué que la croissance économique en 2010 devrait progresser à un rythme inférieur à celui de 2009 pour s'établir entre 3 et 4%, en raison notamment de la contraction prévisible de la production agricole par rapport au niveau exceptionnel atteint en 2009.