Selon Kamal Rahal Essoulami, directeur général du MTM, le Maroc offre un cadre propice pour le développement du «business travel» et le voyage de luxe. ALM : Le MTM renforce sa présence sur le marché du tourisme au Maroc. Quel est le bilan des éditions précédentes? Kamal Rahal Essoulami : Dans un contexte général, le Moroccan Travel Market a été créé pour accompagner le développement touristique du Maroc. Cet événement a été initié en 2008, la veille de la crise qui a sévi à l'échelle mondiale. Après deux éditions précédentes, on se retrouve aujourd'hui dans une phase de relance post-crise. Il faut dire qu'à travers un événement pareil et avec une conjoncture assez difficile, on se réjouit du bilan positif qu'a enregistré le MTM depuis son lancement. Nos chiffres sont en hausse et maintiennent cette cadence depuis la première édition. Outre les réalisations quantifiables, nous enregistrons, également, une confiance renouvelée de la part des exposants, ainsi qu'une qualité et un taux beaucoup plus important de visiteurs. Aujourd'hui le Moroccan Travel Market s'inscrit dans le dispositif du développement de la destination Maroc avec un partenariat public-privé. Et ce après l'adhésion des institutions de tutelle et à leur tête la FNT qui est aujourd'hui partenaire de l'événement, l'ONMT ainsi que les fédérations des métiers du tourisme, à savoir la FNVM et la FNIH. Le salon a mis en relief lors de cette troisième édition le marché du tourisme de luxe. Dans une conjoncture de crise, peut-on parler d'un développement du tourisme premium au Maroc ? Contrairement au tourisme normal, le premium n'est pas soumis à la crise car il est réconforté dans son budget. Le tourisme de luxe devient de plus en plus tendance. C'est un créneau qui est organisé dans une perspective de voyage bien défini, et ce à travers un planning et des destinations précises. Le touriste du premium est en quête de nouvelles sensations. Ainsi, il troque le confort pour l'expérience. L'un des principaux atouts du Maroc est l'authenticité de l'offre. Le Royaume détient une plate-forme exceptionnelle. Nous disposons d'une large palette panoramique dédiée au tourisme d'expérience notamment le tourisme durable, intelligent et équitable. Parmi les nouveautés du salon, la mise en place d'un pavillon Mice (Meeting, incentive, conférence, event). Le Maroc est-il équipé pour le business travel ? Il est à noter que le Maroc a devancé Dubai dans l'événementiel. Ceci a été rendu public lors de la tenue de la dernière édition de l'Arabian Travel Market. Sur le plan national, Marrakech est qualifiée en tant que destination phare du Mice. Et ce de par son infrastructure et sa capacité d'hébergement. Cette ville a abrité de grands congrès internationaux, des voyages d'affaires et des teams bulding. En somme, le Maroc se prépare pour ce genre de prestation. Il faudra juste revoir l'infrastructure en terme de complexe, espace d'accueil et liaison. Le Maroc s'inscrit actuellement dans une dynamique de relance sur le plan économique en l'occurrence le tourisme. Quels sont les objectifs stratégiques à atteindre afin d'assurer la reprise dans de bonnes conditions ? Le Maroc a tout le potentiel pour se positionner en tant que leader international du tourisme. Il faut juste «marketer» le marché par rapport à la concurrence. Ainsi, le marketing de l'offre s'inscrit parmi les priorités. De même, il ne faut pas négliger le rôle que joue la formation dans le développement du secteur du tourisme, car aujourd'hui on a plus affaire aux prestataires directs qu'aux enseignes elles-mêmes. Il faut promouvoir également les investissements et l'animation. Nous devons communiquer à travers les festivals et événements pareils. Ceci fédère une grande rentabilité sur le marché et peut drainer un bon nombre de touristes.