Le Club Entreprendre a organisé un petit-déjeuner débat sous le thème, «Relation banques-entreprises face à la crise». Ce rendez-vous était l'occasion de confronter les attentes des PME aux exigences des banques. Face aux effets de la crise sur l'économie du pays, la relation entre les entreprises et les banques devient de plus en plus difficile. C'est dans ce contexte que le Club Entreprendre a organisé, mardi 22 décembre à Casablanca, un petit-déjeuner débat sous le thème «Relation banques-entreprises face à la crise». En introduction à l'événement, Farid Benyakhlef, secrétaire général de l'Association du Club Entreprendre et directeur général de Recom Production, a expliqué que «les entreprises, pour certaines d'entre elles, rencontrent des difficultés à honorer leurs engagements, sans oublier l'accroissement notable des besoins en crédit bancaire notamment pour faire face aux difficultés de trésorerie. De leur côté, les banques sont réticentes à accorder des crédits, passent au scanner leurs portefeuilles client et remettent à plat leur politique de risque». Cette situation a été le principal sujet de discussion de ce petit-déjeuner débat. C'est ainsi que Azedine Lahrach, responsable du pôle financement des PME à la CGEM, a ouvert le débat autour de la question des canevas des systèmes bancaires en matière de demande de financement des entrepreneurs. Pour lui, «ce canevas est trop compliqué et va jusqu'à exiger de l'entrepreneur de fournir des informations personnelles sur sa propre personne. Il donne l'impression que le système bancaire ne finance pas les projets d'entrepreneur mais plutôt ceux des promoteurs. Il faudrait désormais que les banques demandent des garanties sur le projet lui-même et non pas sur le demandeur de financement et aussi établir des canevas qui répondent aux besoins de la PME». Répondant à cette intervention, Rachid Agoumi, directeur général-adjoint du pôle banque de l'entreprise à la BCP, a déclaré : «il est naturel que la banque demande des garanties plus sûres surtout en période de crise où la situation devient délicate. Nous ne pouvons nous permettre de financer des projets sans connaître les entrepreneurs qui les proposent. Le Maroc n'est pas le seul pays qui demande des garanties, c'est dans le monde entier. Allez voir en France, la demande de financement y est encore plus complexe qu'au Maroc». Par la suite M. Lahrach a posé la question des longs délais de réponse qui pénalisent l'entreprise et auxquels il a proposé la solution de la décentralisation du traitement des demandes pour toutes les banques marocaines à l'exemple de la Banque Populaire. Aussi, Abdelkader Boukhriss, expert-comptable associé à la société Fiduciaire du Maroc, a soutenu M. Lahrach ajoutant que le Groupement professionnel des banques du Maroc devrait prendre plus les devants et réinventer ses codes sans attendre les interventions de l'Etat. M. Agoumi a expliqué dans ce sens «qu'il n'y a que la force des choses pour réinventer. L'Etat est obligé de venir en aide aux banques pour leur donner des garanties autour de certains secteurs en crise. Et quand il y a crise, il faut que l'Etat mette la main à la poche».