Quatre Tanzaniens ont été récemment condamnés à la pendaison pour avoir tué un albinos de 50 ans. La Haute Cour de Tanzanie a condamné à la pendaison quatre hommes reconnus coupables d'avoir tué un albinos de 50 ans, rapportent des médias locaux. Ce verdict porte à sept le nombre de personnes condamnées à mort pour le meurtre d'albinos dans le pays, où l'on compte quelque 200.000 personnes victimes de problèmes de dépigmentation. Les attaques contre les albinos se sont multipliées en Tanzanie depuis 2007, notamment dans les régions du Nord-ouest de Shinyanga et Mwanza. Après les avoir tués, les assassins des albinos récupèrent le sang et certaines parties de leurs corps auxquelles des sorciers prêtent des vertus aphrodisiaques et autres pouvoirs magiques de bonheur et de prospérité. Malgré les efforts menés par le gouvernement pour les protéger des malfaiteurs, les personnes atteintes d'albinisme sont encore tuées à des fins de sorcellerie en Tanzanie. Les sorciers continuent d'opérer et peuvent gagner jusqu'à 2.000 shillings pour «une potion magique», un mélange de sang, d'os et de cheveux d'albinos. Ces parties du corps sont obtenues soit par l'exhumation des corps de personnes atteintes de cette maladie de la peau ou en ordonnant tout simplement leur assassinat. En effet, la Tanzanie a révoqué les droits d'exercice de tous ses guérisseurs traditionnels en vue de mettre fin aux meurtres d'albinos qui sont commis par des individus censés prélever des parties de leurs corps pour des rituels de sorcellerie, rapportent samedi des médias locaux. Selon la police et les défenseurs des albinos, les tueurs vendent à des sorciers les membres, les cheveux, la peau ou les organes génitaux de leurs victimes pour des rituels. «Ces sorciers ne sont que des menteurs. S'ils étaient de vrais guérisseurs, beaucoup de maladies seraient résorbées», avait déclaré le Premier ministre tanzanien à Shinayanga, l'un des secteurs les plus affectés par ce phénomène. Les yeux, la peau et les cheveux des albinos se caractérisent par l'absence d'une substance colorante, ce qui les rend très vulnérables au cancer de l'épiderme et aux brûlures. L'extrême ensoleillement de l'Afrique orientale leur rend la vie particulièrement difficile. Ces derniers mois, les autorités tanzaniennes ont arrêté plus d'une centaine de personnes.