Aïcha Ech-Channa s'est vue décernée mercredi soir à Minneapolis le «Prix Opus» 2009. Une récompense bien méritée pour cette femme qui se bat depuis plus d'une vingtaine d'années pour la reconnaissance des mères célibataires. Aïcha Ech-Channa n'est plus à présenter. Cette militante de la cause féminine s'est vue décernée mercredi soir à Minneapolis le « Prix Opus » 2009, d'un montant d'un million de dollars. Cette enveloppe sera destinée entièrement au financement des activités de son association et à d'autres actions caricatives. Une récompense amplement méritée pour cette femme au grand cœur qui, durant toute sa vie, s'est engagée à défendre les mères célibataires et les enfants. Un travail qui n'a pas été facile dans une société aussi conservatrice que la nôtre où les mères célibataires sont considérées comme de véritables prostituées. Mais Mme Ech-Channa ne s'est jamais découragée malgré les résistances et les menaces. Cette militante n'a jamais cédé à la fatalité, bien au contraire, elle a toujours gardé espoir en luttant jour et nuit pour la reconnaissance de ces mères marginalisées de la société. Mme Ech-Channa a œuvré et œuvre toujours pour la femme marocaine qui est victime de tous les maux de la société. Le prix «Opus» est loin d'être sa première récompense. En effet, en 1995, son association a reçu le prix des droits de l'Homme de la République française à Paris et quelques années plus tard, elle est décorée du prestigieux prix «Elisabeth Norgall 2005» de l'International Women's Club of Frankfurt.Cette ancienne assistante sociale a été la première à s'intéresser à la situation des mères célibataires au Maroc en créant en 1985 l'association «Solidarité Féminine à Casablanca». Une association qui aide les mères exclues à se réinsérer dans la société en leur proposant un emploi et une formation. Chaque année, l'ONG prend en charge 50 mères célibataires parmi les plus démunies et 50 enfants. Son dévouement pour le travail associatif est loin d'être récent. Elle découvre ce milieu alors qu'elle n'a que 16 ans. Elle s'engage dans sa première action de bénévolat en 1959 en s'inscrivant dans la Ligue de protection de l'enfance. Son action associative ciblera dans un premier temps les enfants abandonnés. Son contact quotidien avec ces derniers la poussera à se tourner vers les mamans. A noter que les deux autres finalistes du Prix Opus 2009 ont reçu chacun un prix de 100.000 dollars en reconnaissance à leurs actions. Il s'agit de la Sœur Valeriana Garcia-Martin, qui s'occupe des enfants handicapés en Colombie, et le Père Hans Stapel, du Brésil où il gère plus de 60 centres de réhabilitation de toxicomanes. Pour rappel, le «Prix Opus» est décerné chaque année par la Fondation «Opus Prize», basée à Minneapolis, à des personnalités qui, par leurs actions et leurs convictions, contribuent à résoudre les problèmes sociaux les plus persistants. Bio express Aïcha Ech-Channa est née en 1941 dans la nouvelle médina de Casablanca. Elle passe toute son enfance à Marrakech. Elle revient à Casablanca en 1953 où elle poursuit ses études à l'Ecole française Foch et au Lycée Joffre. En 1960, elle rejoint l'école d'état d'infirmière et obtient un diplôme d'état. De 1962 à 1980 elle occupe le poste d'animatrice d'Education sanitaire et sociale à la préfecture médicale de Casablanca. En 1985, elle fonde l'association «Solidarité féminine».