New York Times met en relief les avancées que connaît le Maroc tout en relevant le fait que la forte présence d'un courant islamiste et conservateur a retardé l'élan moderniste du pays. L'Islam radical retarde les réformes au Maroc. C'est sous ce titre que le quotidien américain The New York Times a consacré un article sur le Maroc à l'occasion du 10ème anniversaire de l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Citant Mohamed Yacine Mansouri, directeur de la direction générale des Études et de la Documentation (DGED) et Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, le journal américain s'est penché sur les organisations terroristes dans la région et sur l'influence des courants islamistes radicaux. Concernant l'affaire Abdelkader Belliraj, M. Mansouri a souligné que les responsables politiques arrêtés «utilisaient leurs activités politiques comme couverture pour des activités terroristes». Le patron de l'Intelligence marocaine se référait ainsi aux six dirigeants des partis politiques Al Badil Al Hadari et Al Haraka Min Ajli Al Oumma. «Ce n'était pas notre objectif d'arrêter un parti politique. Il y a une loi à suivre», a-t-il ajouté. Mardi 28 juillet dernier, le tribunal antiterroriste de Salé avait condamné Abdelkader Belliraj à la prison à perpétuité. Les autres accusés dans le cadre du réseau Belliraj ont été condamnés à des peines allant d'un an de prison avec sursis à trente ans de prison ferme. Pour sa part, Mustapha Mouatassim, le chef du parti dissous en 2008 Al Badil Al Hadari, a été condamné à 25 ans de prison ferme. Selon le directeur général des Études et de la Documentation «le Maroc est menacé par deux extrêmes : la propagation du wahhabisme conservateur par l'Arabie Saoudite et la propagation du chiisme par l'Iran». «Nous considérons que les deux sont agressifs», a déclaré M. Mansouri. «L'Islam radical a le vent dans les voiles et il demeure une menace», a-t-il affirmé. En mars dernier, le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran. Selon des observateurs de la politique étrangère marocaine, la rupture des relations diplomatiques avec Téhéran pourrait réduire l'influence chiite au Maroc, mais ne peut y mettre fin. Le patron de la DGED a été également interrogé sur les réseaux terroristes agissant dans la région du Maghreb. «Al-Qaïda au Maghreb islamique, particulièrement active en Algérie, demeure un problème majeur pour le Maroc», a affirmé M. Mansouri. «Les officiels disent que c'est attrayant pour les jeunes qui recréent un parcours de formation vers l'Afghanistan via le Pakistan et finissent par commanditer des attentats-suicide en Mauritanie», selon le The New Yorks Times. Interrogé également sur ce sujet par le quotidien américain, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, souligne que : «Nous savons où réside le risque pour notre stabilité. Nous savons que les enfants sont à l'écoute de cette chanson islamique, nous devons donc agir rapidement». Réalisé par deux envoyés spéciaux, Steven Erlanger et Souad Mekhennet, le reportage du New York Times a mis en relief les avancées que connaît le Maroc notamment sur le plan de la démocratie et des droits de l'Homme tout en relevant le fait que la forte présence d'un courant islamiste et conservateur a retardé l'élan moderniste enclenché par le Souverain. La lutte contre l'islamisme demeure ainsi l'un des principaux défis du Maroc moderne.