Alors que le virus A/H1N1 poursuit sa progression dans le monde, certains pays arabes et musulmans ont interdit leurs ressortissants de se rendre à La Mecque. Le Maroc ne s'est toujours pas prononcé. Après la Tunisie, l'Irak et l'Iran, le Maroc s'achemine-t-il vers l'annulation du pèlerinage ? Le Royaume étudie toujours la question. «Rien n'est encore officiel. Nous n'avons pas encore assez d'éléments pour nous prononcer sur cette question. Avant de prendre une quelconque décision, nous attendons de voir comment les choses vont se dérouler durant les semaines à venir», déclare Dr Omar El Menzhi, directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies. Mais qu'attendent les pouvoirs concernés pour prendre une décision ? La situation est d'autant plus alarmante que cette année, le Hadj prévu en novembre pourrait coïncider avec le pic de l'épidémie. Le rassemblement de millions de pèlerins venus du monde entier, juste après le pic de la saison grippale, pourrait accélérer la propagation du virus A/ H1N1. Il serait dangereux de réunir toutes ces personnes sachant que certaines peuvent être porteuses du virus. Du côté des autorités saoudiennes, aucune mesure n'a encore été prise. «L'Arabie Saoudite n'a prononcé aucune interdiction concernant le pèlerinage. Les autorités saoudiennes exigent pour l'instant la vaccination des pèlerins contre la grippe saisonnière. Si le vaccin contre la grippe A( H1N1) est disponible dès septembre, l'Arabie Saoudite pourrait exiger la vaccination des pèlerins», précise Dr El Menzhi. Plutôt que d'interdire le pèlerinage, vu son impact économique, l'Arabie Saoudite devrait bientôt décider de restreindre le pèlerinage aux personnes à risques suite aux recommandations qui avaient été émises en juillet dernier au Caire par l'OMS et les ministres arabes de la Santé. Ainsi, les enfants de moins de 12 ans, les personnes de plus de 65 ans, ceux souffrant de maladies chroniques et les femmes enceintes seraient interdits de visas. Conscients de l'importance du danger, plusieurs pays arabes et musulmans ont pris des mesures fermes en décidant d'interdire à leurs ressortissants de se rendre à La Mecque. L'Iran qui compte officiellement 145 cas de grippe A(H1N1) dont bon nombre sont liés à des déplacements en Arabie Saoudite a pris cette décision le 6 août. La Tunisie qui a décidé d'annuler la Omra, réserve encore sa décision pour le grand pèlerinage. Pour sa part, le gouvernement irakien a également décidé d'interdire la Omra. L'Egypte a interdit cette année aux personnes de moins de 12 ans et de plus de 65 ans de se rendre à La Mecque.Des restrictions qui sont entrées en vigueur dimanche 16 août. Suite à cette décision, des dizaines de personnes qui voulaient se rendre à La Mecque ont manifesté dimanche à l'aéroport du Caire. En France, aucune mesure n'a encore été adoptée. «En fonction de l'évolution du risque sanitaire, les autorités françaises prendront si nécessaire, en liaison avec nos partenaires saoudiens, les mesures adaptées pour garantir l'accomplissement du pèlerinage à La Mecque dans de bonnes conditions pour nos concitoyens», indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.