Pour la première fois, la parole est donnée directement aux Marocains de l'étranger et le moins que l'on puisse dire est qu'ils la prennent. Et de belle manière ! En effet, grâce au Conseil consultatif des Marocains de l'étranger (CCME), quelque 3.000 de nos concitoyens vivant en France, Italie, Belgique, Pays-Bas, Allemagne et Espagne ont été «sondés» par l'institut BVA. Les résultats de ce sondage ont été présentés par Driss El Yazami, le président du CCME, jeudi 16 juillet. Soit dit en passant il s'avère de plus en plus –et de mieux – que la création du CCME est une excellente chose et que Driss El Yazami est le «bon homme à la bonne place». En dehors de toutes les mesquines chapelles, il sait tracer son sillon et mène sa mission avec beaucoup de maestria. Ce sondage est commenté dans à peu près tous les médias du Royaume (et d'ailleurs) ce qui est justice puisqu'il met en lumière des aspects très intéressants de notre communauté de l'étranger mais aussi car la période s'y prête tout particulièrement. C'est pourquoi, dans cette chronique, je voudrais m'arrêter sur quelques points que j'ai appréciés plus particulièrement à la lumière de l'expérience qui est la mienne. Tout d'abord, la forte demande de reconnaissance de nos concitoyens de l'étranger tant vis-à-vis des autorités que de la population du Royaume. Je trouve cette donnée particulièrement instructive et émouvante : les Marocains de l'étranger ont besoin d'être aimés, d'être reconnus par leur pays d'origine, ce qui exprime forcément une «faille». Et il est vrai que les malentendus existent (de part et d'autre d'ailleurs) ! Je relierai cette attente au manque d'implication de notre communauté au sein du mouvement associatif au Maroc, et il me semble que permettre –notamment aux jeunes vivant à l'étranger - de se retrouver, de s'impliquer dans les associations de quartiers du Royaume ; de participer pleinement au phénomène «Nayda» ( L'Boulevard, les Transculturelles, la nouvelle scène marocaine…) permettrait, du moins en partie, de combler ce fossé. Deuxième aspect –parmi tant d'autres - qui m'a paru primordial, est la «demande de culture» en particulier des jeunes générations. Je me souviens très bien que l'un de nos combats de toujours- en France notamment – était la construction de Centres culturels dans les principales villes où vit la communauté marocaine. Lorsque l'on voit à quel point le maintien des biens avec le Maroc est fort, toutes générations confondues, il est clair que ces Centres auraient un rayonnement très large permettant d'ailleurs le «brassage» des «cultures urbaines» des deux côtés de la Méditerranée. Là aussi, un beau moyen de relier nos jeunesses par-delà les frontières !