Selon le «point de conjoncture : mai 2009», publié par le ministère des Finances, le secteur agricole vient au secours de la croissance économique qui a fortement pâti des performances médiocres du secteur non agricole dont la croissance devrait se situer, en 2009, autour de 3,2%. L'économie nationale souffre de la récession de l'activité économique dans les pays de la zone euro. C'est ce qui ressort du «point de conjoncture : mai 2009», publié par le ministère des Finances lundi 13 juillet. En effet, la situation économique des pays de la zone euro devrait connaître en 2009, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international du mois de juillet, une récession de 4,8% au lieu d'une croissance légèrement positive de 0,2% au moment de la préparation du Projet de loi de finances (PLF) 2009. Au niveau national, l'impact s'est reflété sur les activités non agricoles pour lesquelles la croissance devrait se situer, en 2009, autour de 3,2% , et ce après s'être consolidée, en moyenne, à des niveaux supérieurs à 5% durant les cinq dernières années. Cependant, en dépit de cette nette décélération, l'économie marocaine devrait afficher tout de même une croissance soutenue de l'ordre de 5,7%, imputable essentiellement aux bons résultats du secteur agricole, dont le taux de croissance prévu se situerait à près de 24%. De ce fait, cette actualisation du taux de croissance pour l'année 2009 reste quasiment au même niveau que celui initialement prévu par le PLF 2009. Cependant, ce résultat influe directement sur la structure du PIB, désormais impulsée par une performance exceptionnelle du secteur agricole ayant compensé la révision à la baisse de la croissance des activités non agricoles. Ainsi, sur les cinq premiers mois de l'année, la demande intérieure continue son dynamisme et son soutien à la croissance. En effet, l'effort d'investissement se poursuit comme en témoigne la forte progression des crédits bancaires à l'équipement de 13,4% soit près de 13 milliards de dirhams et la bonne exécution des dépenses d'investissement inscrites au budget général de l'Etat qui progressent de 21,6% par rapport à la même période de l'exercice précédent. Par ailleurs, les principaux indicateurs laissent apparaître des évolutions globalement satisfaisantes au niveau de la consommation. Ainsi, les crédits bancaires à la consommation se sont accrus de 9,6% soit 2,4 milliards de dirhams. En outre, la croissance sera certainement soutenue par l'amélioration des revenus salariaux ainsi que les revenus des ménages agricoles. Cependant, le recul du niveau des transferts des MRE et la perte d'emploi constatée dans un certain nombre de secteurs exportateurs, devraient certainement impacter négativement sur la consommation. Dans ce sens, l'activité économique nationale a été marquée, durant le premier trimestre de 2009, par la réalisation d'un taux de croissance de 3,7% contre 7,2% le même trimestre de l'année précédente. Cette évolution induit une hausse en volume de 26,8% de la valeur ajoutée agricole au lieu de 16% une année auparavant, mais également, un sensible ralentissement du PIB hors agriculture qui s'établirait désormais à un niveau trop faible de l'ordre de 0,6% contre 6,2% durant le premier trimestre de 2008. Cette performance modeste des activités non agricoles est principalement liée à la poursuite de la faiblesse de la demande étrangère adressée à notre pays. Ainsi, les baisses les plus importantes du premier trimestre 2009 ont été relevées au niveau des industries de transformation avec -1% contre +5,3% à la même période en 2008, du BTP qui a affiché -0,2% contre +11,9% l'année d'avant, de l'hôtellerie et la restauration avec -7,8% contre +0,5% et de l'industrie d'extraction qui a enregistré -46,6% contre +2,6%.