Mohamed Mouhibe, membre du bureau politique du Parti de l'environnement et du développement durable, explique comment certaines communes n'arrivent pas à programmer des modèles de développement rural. ALM : Plusieurs citoyens reprochent aux conseillers ruraux leurs incapacités de proposer de réelles actions de développement. Est-il le cas pour votre localité ? Mohamed Mouhibe : La localité de Mestferki qui compte quelque 5000 habitants et 850 foyers répartis en 11 douars attend beaucoup de choses des prochaines élections. Notamment la constitution d'un conseil en mesure d'imaginer et proposer des actions de développement local avec leur lot de revendications se rapportant à l'électrification, l'eau potable, le réseau routier, la santé, les écoles et l'emploi. Nos données chiffrées se résument en taux élevé de pauvreté qui gravite autour de 40 % et d'analphabétisation qui dépasse les 60 %. Quant aux foyers reliés aux réseaux de distribution d'eau potable et d'électrification, ils ne dépassent pas les 20 %. Comment expliquez-vous que Mestferki est l'une des communes rurales les plus démunies ? Sans recettes propres et revenus stables, les 2 MDH qui nous proviennent de la TVA ne servent qu'à gérer le budget de fonctionnement. On a toujours travaillé avec un déficit estimatif. Et ce n'est que grâce à la Caisse de compensation qu'on arrive à payer les fonctionnaires et assurer certains services. Nos moyens ne nous permettent pas de mieux faire. Peut-on avancer que le plus dur est à venir ? Certes, mais toute médaille a son revers car cette situation nous a fait bénéficier de l'apport de l'INDH qui nous a permis de lancer un ensemble de projets touchant tous les secteurs vitaux et de concrétiser des réalisations qui devaient attendre plusieurs années. De l'INDH, on a bénéficié de subventions qui ont dépassé les 20 MDH pour ces trois dernières années. Ce qui représente dix fois notre budget annuel. Comment, dans votre parti, comptez-vous répondre aux attentes des citoyens une fois les apports de l'INDH auraient touché à leur fin ? On a déjà commencé à se préparer pour cette éventualité car le conseil rural a pris la décision de prélever la somme de 870.000 DH de chaque budget alloué par l'INDH lors des trois dernières années. Ce sont des économies de gestion rationnalisées que nous programmons pour d'autres secteurs de développement. Nous comptons impliquer d'autres partenaires pour la réalisation d'autres projets prioritaires. Sur le plan de développement que nous voulons durable, nous formulerons des demandes de nature économique se rapportant aux activités génératrices de revenus qui doivent se transformer en activités structurantes de l'économie rurale. Dans le cadre de notre parti nous avons déjà ficelé un programme de mise en réseau des ces AGR. Cela contribuera à la création de richesses locales se rapportant aux filières de l'olive, le miel, les prunes sèches et les amandes. Il y a aussi la possibilité de développer un tourisme solidaire et écologique articulé autour de gites et du tourisme de montagne et de découverte.