Une cinquantaine de chercheurs ont élaboré une feuille de route pour protéger la Méditerranée occidentale contre les divers risques qu'elle court. Dans le but d'identifier les priorités pour une meilleure gestion et gouvernance de la zone maritime d'Alboran et de proposer un plan de travail pour les années à venir, l'Union internationale de la conservation de la nature, avec l'appui de l'Agence de développement de l'Oriental, l'Institut national de la recherche scientifique et la «Diputación» de Malaga, a organisé, du 16 au 18 avril, la 2ème rencontre internationale sur la conservation durable de la mer d'Alboran. Une mer qui constitue la partie occidentale de la Méditerranée se trouvant entre l'Espagne, le Maroc et l'Algérie. Elle représente l'entrée et la sortie de la Méditerranée voire le point de contact entre l'Afrique et l'Europe. Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture, Mohammed Tirmidi, secrétaire général du département de la Pêche maritime, a rappelé que cette rencontre répond à un souci croissant de la communauté internationale pour protéger cette zone maritime. «L'entrée de Gibraltar et la mer d'Alboran constituent un espace hautement sollicité, mais elles font l'objet d'une pression anthropique croissante menaçant les équilibres de leurs milieux marins et leurs diversités biologiques spécifiques». Les trois journées de débats et d'exposés ont fructifié d'un ensemble de recommandations abondant dans le sens de la préservation de la biodiversité de la mer d'Alboran et la mise en place d'un système d'échange et de centralisation d'informations incluant l'ensemble des indicateurs pertinents sur l'utilisation du milieu marin et côtier. Les participants ont aussi convenu de renforcer la gestion des aires protégées existantes et créer de nouvelles aires, ainsi que la promotion de la coopération entre les trois pays riverains : l'Espagne, l'Algérie et le Maroc. Au niveau de l'Oriental, il a été décidé, selon Youssef Bahetta, cheville ouvrière de ces journées, de lancer à Nador un pôle de compétence et de recherche sur la biodiversité marine autour de projets de nouvelles générations axés sur la conservation d'information, la sensibilisation et l'éducation environnementale. De son côté, le professeur Miloud Loukili, un spécialiste du droit de la mer et du droit de l'environnement, a expliqué à ALM que «l'important est de savoir comment atteindre une gouvernance perspicace d'un écosystème menacé et comment le préserver des actions qui le fragilisent». «Cette approche doit aussi apporter des éclairages sur les contraintes que rencontrent les parties en quête d'un développement économique et social durables. Une équation difficile à résoudre, mais possible par le biais d'une coopération dynamique et avantageuse», a noté M. Loukili.