Lors d'un séminaire sur le e-commerce à Casablanca, un expert a souligné l'importance de l'implication de l'Etat dans la démocratisation d'Internet pour promouvoir ce secteur au Maroc. Acheter et vendre sur Internet n'est pas encore chose acquise au Maroc. Voilà ce qui ressort du séminaire organisé par Educasphere en collaboration avec The journal of Internet banking and commerce et SIST, filiale de University of Sunderland, les 19 et 20 mars 2009, à Casablanca. Les services publics du monde entier sont actuellement confrontés à de grands défis, principalement tirés par l'émergence de l'économie numérique. Ainsi, à l'heure où le e-commerce connaît un réel essor et que les transactions commerciales et bancaires dans les pays développés se font généralement via Internet, le Maroc n'est pas encore concerné. Cela dit, pour un pays en développement rapide qui bénéficie d'avancées gouvernementales et relations d'affaires avec l'UE et d'autres économies mondiales des plus développées, il est évident qu'il faudrait qu'il avance dans ce sens. Pour Abdellatif Maâzouz, vice-président d'Educasphere et l'un des initiateurs du projet, «il a été difficile de monter un tel séminaire et de convaincre les parties concernées d'adhérer au programme». Cependant, il y a un besoin de leadership intellectuel des hautes instances de la fonction publique. Pareillement, des décisions essentielles doivent être effectuées au niveau de l'entreprise pour la promotion d'un tel secteur. Ce séminaire suggère une certaine urgence, appelant à un effort concerté pour élaborer un plan du gouvernement pour le changement. Il décrit un cadre axé sur les politiques qui pourraient guider les dirigeants du secteur public dans ce difficile exercice de transformation. Mais aussi de couvrir l'architecture d'entreprise qui peut soutenir des opérations de gouvernance, la gestion de la chaîne d'approvisionnement, de financement et des solutions d'externalisation. Pour se faire, Jean-Michel Sahut, professeur de Finance et directeur de la recherche au Groupe Sup de Co Amiens, explique à ALM «qu'il faut commencer par une bonne couverture de réseaux haut débit Internet. Le taux de 10% d'internautes de la population globale du Maroc est très bas et ne favorise en rien le développement du e-commerce dans le pays». Ainsi, le Maroc est loin de suivre la tendance générale qui en fait un pays dans les normes internationales. Ce qui en résulte une stagnation et un frein aux investissements étrangers habitués à un tel système de commercialisation. Par ailleurs, M. Sahut propose comme solution, «l'implication de l'Etat dans la démocratisation d'Internet en s'alliant à des entreprises pour faire baisser le prix des ordinateurs et en offrant des couvertures Wifi gratuites sur les régions les plus défavorisées. En plus de participer activement à la formation et à la sensibilisation à l'outil informatique». Généralement, cette initiative vise à la sensibilisation des parties concernées. «Ce séminaire n'est qu'une petite introduction à la première Conférence internationale sur le e-commerce et le e-payement qui se tiendra à Marrakech les 24 et 26 juillet 2009», a précisé Sami Chraa, directeur de marketing d'Educasphere.