Les acteurs de la téléphonie mobile, qui se réunissent cette semaine à Barcelone, espèrent que l'édition 2009 du salon Mobile World Congress leur permettra de trouver des solutions pour faire face aux différentes menaces qui les assaillent. Ce salon, le plus important rassemblement annuel des entreprises du secteur, vient à la suite d'une saison de résultats déplorables pour ces firmes, marquée par une série de révisions en baisse des prévisions, des suppressions d'emplois massives et des réductions drastiques d'investissements. Le secteur de la téléphonie mobile est aux prises avec l'arrivée d'une concurrence redoutable, incarnée par des firmes informatiques ou Internet, comme Apple et Google, qui n'ont pas tardé à comprendre le parti qu'ils pouvaient tirer de la convergence entre Internet et le mobile. Cette année, une foule de fabricants de PC vont également se joindre à la mêlée. Le taïwanais Asustek, pionnier du netbook, ce mini-ordinateur à bas coût, ainsi que son compatriote Acer, sont sur le point de lancer de nouveaux smartphones, des téléphones mobiles multfifonctions. Ces appareils entreraient en concurrence avec les téléphones portables que Dell serait en train de développer, selon différentes rumeurs annonçant l'arrivée imminente du fabricant américain d'ordinateurs sur le marché de la téléphonie. Selon Bengt Nordstrom, du cabinet de consultants spécialisé dans les télécoms Northstream, Dell mais aussi Fujitsu, Lenovo et Acer sont tous déjà bien introduits auprès des opérateurs télécoms. L'industrie des communications mobiles, auparavant contrôlée par d'immenses entreprises centralisées issus d'anciens monopoles publics, s'est à tel point fragmentée que les matériels, logiciels et services peuvent désormais dépendre de différents fournisseurs, ce qui facilite l'accès à ce marché. D'autant que le modèle du libre, dit «open source», gagne du terrain sur les téléphones portables. La fondation Symbian, contrôlée par Nokia, ou l'Open Handset Alliance de Google, prônent par exemple des systèmes d'exploitation pour mobile ouverts, libres et gratuits. Cette évolution permet à des fournisseurs indépendants de commercialiser des applications autour de la musique, la photo ou les cartes de navigation routière et d'itinéraires, sans avoir besoin de l'autorisation de l'opérateur du réseau. Les fabricants de combinés sont particulièrement sous pression. Même si le téléphone portable a rencontré un succès que n'avait jusqu'ici connu aucun produit grand public, le nombre de mobiles vendus va commencer à baisser cette année pour la première fois depuis 2001. Les analystes, dont les prévisions ont été revues en baisse à plusieurs reprises au cours des derniers mois, tablent sur un recul des ventes de 11% en volume par rapport à 2008, un chiffre qui pourrait encore être abaissé. Même le numéro un mondial du secteur, le finlandais Nokia, autrefois considéré comme intouchable au vu de sa suprématie sur le marché, a enregistré une chute de 15% de ses ventes de combinés au cours du dernier trimestre. Pour compenser l'effritement des marges et des ventes, le géant finlandais et les autres fabricants se sont engagés dans une politique offensive de vente de services. Selon des rumeurs récurrentes, Nokia et Microsoft devraient lancer la semaine un équivalent de l'AppStore d'Apple, la boutique de logiciels en ligne associée à l'iPhone qui permet aux utilisateurs d'acheter et d'installer des milliers de programmes depuis l'écran tactile de leur mobile.