Une enquête nationale démographique sera lancée en avril 2009 par le Haut commissariat au Plan (HCP). En 2007, le nombre de décès au niveau national s'est élevé à 105.222 dont 64.118 en milieu urbain et 41.104 en milieu rural. Le Haut commissariat au Plan (HCP) lancera en avril 2009 une enquête nationale démographique qui ciblera près de 100.000 ménages dont 63% vivant en milieu urbain. L'annonce a été faite mercredi 11 février par le HCP lors de la journée d'étude sur les aspects démographiques et socio-économiques de la mortalité au Maroc. Le lancement de cette enquête s'explique par le fait qu'il n'y a pas de données actualisées concernant les déterminants de la mortalité. Les seuls chiffres qui existent à ce sujet datent de 2004. Cette enquête ciblera toutes les catégories sociales, toutes nationalités confondues. Celle-ci a pour objectif d'établir une estimation du niveau des phénomènes moteurs de l'accroissement démographique à savoir la natalité, la mortalité et la migration. Elle permettra d'apprécier le niveau et la structure de la fécondité, la nuptialité, la mortalité (infantile, juvénile, adulte, intra-utérine et maternelle). Cette enquête sera menée en trois étapes espacées de six mois. La première étape permettra de faire le bilan de la population et des ménages, objets de l'enquête. La deuxième et troisième étapes permettront de s'enquérir du devenir de chaque personne issue de l'échantillon, de connaître le lieu de migration ou d'immigration, d'actualiser le statut matrimonial des personnes enquêtées et de suivre les grossesses. La collecte des données sera effectuée par une équipe de 212 personnes dont 147 enquêteurs, 49 contrôleurs et 16 superviseurs. Pour ce qui est des chiffres relatifs à la mortalité au Maroc, le HCP a indiqué que 105.222 Marocains ont décédé en 2007 dont 64.118 en milieu urbain et 41.104 en milieu rural. Le nombre de décès au niveau national a baissé par rapport à l'année 2005 où il s'élevait à 106.975. A noter que le taux brut de mortalité est de 5,7% au niveau national dont 4,7% en milieu urbain et 7% en milieu rural. Ces statistiques montrent que les personnes meurent moins dans les villes que dans les campagnes. Lors de cette rencontre, le démographe et chercheur français, Youssef Courbage a souligné que la réduction du taux de mortalité infantile reste tributaire de la promotion du statut de la femme. «L'intégration de l'approche genre dans de nombreuses politiques publiques et la promotion du statut de la femme contribueront à la réduction de la mortalité infantile», a-t-il souligné. M. Courbage n'a pas manqué de souligner que le niveau d'instruction a une influence décisive dans la mesure où l'analphabétisme est un facteur aggravant de la mortalité infantile. Plusieurs facteurs socio-économiques influencent le taux de mortalité. Parmi ceux-ci figure le milieu de résidence, la nature de l'activité économique exercée, la fécondité ainsi que le niveau de revenu et d'hygiène. Rappelons qu'au Maroc, le taux de mortalité maternelle reste très élevé. Ce dernier est estimé à 227 pour 100.000 naissances vivantes. Ce taux est variable selon le lieu de résidence. Il est de 267 pour 100.000 naissances en milieu rural contre 187 en milieu urbain. Le taux de mortalité infantile est quant à lui de 40 pour 1.000. Le Maroc a pour ambition de réduire le taux de mortalité à 50 pour 100.000 naissances vivantes et la mortalité à 20 pour 1000 en 2012. Pour cela, un programme d'évaluation des besoins relatifs à la maternité sans risque a été mis en place par le ministère de la Santé en collaboration avec l'OMS. Le but est de garantir une bonne démarche d'élaboration et de mise en œuvre pour une maternité dans de bonnes conditions. Cette stratégie se base sur le développement des ressources humaines, l'élargissement des prestations sanitaires ayant trait à la mère, à l'enfant et à la planification familiale ainsi que l'amélioration des infrastructures de base et l'implication du secteur privé en matière de santé maternelle.