Selon un rapport du Haut Commissariat au Plan sur les projections de la population et des ménages, la fécondité continuera de baisser jusqu'en 2030 pour atteindre 1,8 enfant par femme. Les Marocaines font de moins en moins d'enfants. Si en 1962, l'indice synthétique de fécondité était de 7,2 enfants par femme, celui-ci ne sera que de 1,8 en 2030. C'est ce qu'indique le rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP) sur les projections de la population et des ménages en 2004-2030. Quelles sont les raisons de cette baisse ? Montée de l'activité féminine, progrès de la scolarisation, progression de l'urbanisation, autonomie des femmes et style de vie à l'occidental sont les principaux facteurs qui expliquent cette situation. Selon le HCP, l'avortement, la mortalité intra-utérine, l'allaitement et la fertilité agissent aussi sur le niveau de fécondité mais à un niveau beaucoup moins important. Cette régression n'est pas sans conséquence. Elle engendrera une baisse de la taille des ménages au niveau national passant de 5,2 en 2004 à 3,6 en 2030. A noter qu'en milieu rural, cette régression est plus substantielle (1,7 personne) qu'en milieu urbain (1,2 personne), soit une baisse annuelle moyenne respective de 1,34% et de 1,10%. Si l'on tient compte de la répartition des ménages selon le sexe, les chefs de ménage masculins continuent d'occuper la place la plus importante (près de 4 ménages sur 5 sont dirigés par des hommes). Cela dit, leur part diminuera et celle des ménages dirigés par des femmes augmentera en passant de 16,1 à 21,6% entre 2004 et 2030. Selon le milieu de résidence, elles seront 23,5% en 2030 en milieu urbain contre 18,6% en 2004 et 17,6% au lieu de 12,3% en milieu rural. Cette augmentation est imputable aux migrations (les hommes mariés qui vont à la recherche d'un travail ou des femmes qui en migrant s'installent seules), aux divorces et au décès du conjoint. Par ailleurs, le rapport indique que la population marocaine passera de 29,8 millions d'habitants en 2004 à 38 millions en 2030 soit une croissance additionnelle moyenne de 300.000 habitants par ans. Les villes abriteraient en 2030,64% des habitants soit 24,4 millions d'habitants en 2030 au lieu de 16,4 millions en 2004. Cet accroissement est beaucoup plus rapide dans le milieu urbain que rural en raison de l'urbanisation accrue et de la migration du rural à l'urbain. Si l'on tient compte du critère de l'âge, les personnes âgées de plus de 60 ans verront leur effectif augmenté à un rythme annuel de 3,5% durant la période 2004-2030. Leur nombre passera ainsi de 2,4 millions à 5,8 millions. Par contre, la population âgée de 15 à 59 ans connaîtra un accroissement annuel moyen en baisse au fil des années passant de 2% au cours de la période 2004-2010 à 0,7% entre 2025 et 2030. Quant aux personnes âgées de 18 à 24 ans, leur effectif augmentera jusqu'en 2012 et diminuera par la suite pour atteindre 3,9 millions en 2030 soit une baisse de 9 millions par rapport à 2004. Le rapport indique un allongement de l'espérance de vie au niveau national. Elle sera de 76 ans en 2030 au lieu de 71 ans en 2004. Les femmes vivront plus longtemps que la gent masculine (78 ans contre 75 ans pour les hommes). Ainsi l'écart de vie moyen entre les deux sexes s'élargit en passant de 2,4 ans en 2004 à 3,4 ans en 2030.