Rahou Hilaâ, président du groupe parlementaire de l'Alliance des forces progressistes et démocratiques regroupant les députés du PPS et du FFD, explique les enjeux de la feuille de route tracée par SM le Roi devant le Parlement. ALM : Quelles sont les priorités de votre groupe parlementaire au titre de la deuxième année de la 8ème législature ? Rahou Hilaâ : Notre groupe parlementaire focalisera l'attention sur trois principaux dossiers. Le premier concerne la Charte communale. À ce sujet, nous insistons sur la question de la présidence des communes. Pour nous, le président de commune doit être élu par les habitants de la commune et non par les membres du conseil communal. Nous appelons aussi à revoir la question des listes électorales. Il faut créer de nouvelles listes et prendre en considération la CIN et la résidence de l'électeur comme critères de sélection pour s'inscrire sur une liste électorale. Nous tenons dans un deuxième temps à revoir la question du quota pour encourager les femmes à participer à la vie politique. Les femmes doivent mériter leur présence dans les institutions sans avoir besoin de quota. Nous sommes pour un quota modéré. Ce mécanisme est accepté momentanément. Et nous ne voulons pas qu'il soit une solution finale à la question de la participation des femmes à la gestion de la chose publique. Le deuxième dossier concerne la loi de Finances. Elle doit, à notre sens, prendre en considération trois points majeurs : s'intéresser à la situation sociale, encourager les investissements et assurer une bonne gestion de la Caisse de compensation. Baisse de l'âge d'éligibilité, participation politique des femmes et égalité entre les différents partis lors des échéances de 2009 ont été au centre du discours royal. Quelle lecture en faites-vous ? Par la baisse de l'âge d'éligibilité, le Souverain adresse un message clair aux jeunes pour qu'ils s'impliquent dans la vie politique nationale et s'engagent pour la bonne gouvernance lors des échéances de 2009. Les jeunes de notre pays ont la force et le sérieux leur permettant de jouer leur rôle aux élections prévues. Quant à la question de la participation des femmes, nous sommes pour la présence des femmes, mais nous insistons pour que le quota ne soit pas être considéré comme seule solution pour leur participation à la vie politique de leur pays. S'agissant de la question des partis politiques, le Souverain a affirmé que les partis politiques doivent être traités sur le même pied d'égalité. C'est un message adressé à ceux qui veulent accréditer l'idée qu'ils sont « porteurs d'un projet royal ». L'histoire nous a montré que ce genre de projet est voué à l'échec. Il y avait des personnes qui ont choisi le même chemin, mais qui n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs. Malheureusement, il existe des gens qui adhèrent à ce genre de projets en pensant à leur intérêt personnel au lieu de celui de la Nation. Par ailleurs, je considère que les partis politiques doivent remplir leur rôle constitutionnel, au lieu de chercher à amplifier le nombre de leurs parlementaires. Si on évoque la question de la corruption, tout le monde doit se mobiliser pour l'éradiquer. À ce titre, l'Etat doit jouer son rôle et appliquer la loi avec fermeté. C'est vrai que ne nous pouvons pas éradiquer ce fléau, mais le ramener à un taux de 5% serait un bon signe. C'est un combat qui nécessite une mobilisation totale pour pouvoir y remédier. Les élections communales auront lieu le 12 juin 2009. Comptez-vous mener le combat seul ? Et qu'en est-il de la coalition de gauche annoncée ? Nous plaidons pour le projet de la Koutla et nous sommes également pour l'unification des forces de gauche. Nous sommes pour des alliances fortes, durables et naturelles. Même si la volonté est là, le chemin reste long à parcourir. Quand on évoque le sujet d'alliance avec les Usfpistes, ils disent que ce n'est pas le moment pour le faire. Même si c'est un parti qui a son poids dans la vie politique nationale, il doit prendre en considération que lui seul ne pourra pas prétendre au changement et a besoin de s'allier avec d'autres formations. À l'heure actuelle, nous attendons que l'USFP tienne son congrès pour voir comment on pourra régler cette question d'alliance.