Aujourd'hui, ce modèle de centre d'estivage est référencé dans le manuel de procédures des activités socioculturelles de l'INDH. A quoi ressemblent donc les vacances de nos jeunes ? Je n'ai pas l'attention ici de parler de ceux d'entre eux qui «bessahathoum» ont les moyens de vivre cette période selon leurs désirs mais plutôt de ceux qui –issus de milieu modeste et de quartiers défavorisés- s'inventent des vacances à la hauteur de leurs moyens. Pour une partie d'entre eux, l'horizon se limitera à «rass derb» où ils tueront le temps entre discussions interminables, cigarettes et parties de cartes. Pour d'autres, notamment ceux qui habitent des villes côtières, ce sera la plage, même si pour cela il faut se payer plusieurs bus ou effectuer de longs trajets à pied. Autres moyens de s'évader : écouter de la musique à «pleins casques», visionner des tonnes de films sur DVD ou utiliser Internet jusqu'à plus soif… Il y a également ceux dont les cousins « zmagris» rentrent au pays pour la période estivale et avec qui ils effectueront des voyages dans les villes prisées par ces jeunes venus de France, de Belgique, de Hollande, d'Italie…etc : c'est-à-dire Agadir, Tanger, Marrakech, Essaouira… Ceux-là connaîtront aussi l'atmosphère enfumée des boîtes de nuit, des cafés branchés et d'autres Macdo. Et puis il y a tous ceux – de plus en plus nombreux- qui s'organisent, en économisant toute l'année et en cotisant entre eux pour partir en groupe à travers le pays. Cuisinant eux-mêmes «leur gamelle», dormant dans les lieux de fortune , se déplaçant à moindre coût, ils réussiront à passer de bons moments –entre potes, souvent habitant le même quartier – et à ramener avec eux des tonnes de photos, qu'ils ressortiront de leurs albums à intervalles réguliers. L'INDH aidant c'est une nouvelle forme de vacances collectives qui aujourd'hui prend forme: les centres d'estivage. Bien sûr, chacun connaît les campings familiaux, sauvages ou internationaux… mais là, il s'agit d'autre chose : les associations de jeunes, œuvrant sur le terrain, organisent à présent des centres d'estivage conçus, organisés et animés par des jeunes, pour les jeunes et par les jeunes. C'est par exemple ce qui fait le Réseau Maillage, suite à l'exemple initié en 2004 par la wilaya du Grand Casablanca et la préfecture de Derb Soltane. Aujourd'hui, ce modèle de centre d'estivage est référencé dans le manuel de procédures des activités socioculturelles de l'INDH et permet à des centaines de jeunes de bénéficier d'espaces de loisirs estivaux. Si la tranche des 8-14 ans est prise en charge par les colonies de vacances de la Jeunesse et des Sports, ce n'est pas le cas des 15-25 ans, qui se retrouvaient laissés-pour-compte. Cette tranche d'âge primordiale dans la vie d'un jeune est aujourd'hui assumée par le milieu associatif : ainsi quelque 3.500 adolescents des quartiers de Casablanca seront pris en charge par les associations du Réseau Maillage, jusqu'à fin août, sur la plage de Tamaris. Outre l'aspect festif, il s'agit aussi de faire de cet espace un lieu d'apprentissage de la citoyenneté et de la vie en commun. Tâche ô combien difficile et ardue : vos visites, votre aide, vos conseils sont les bienvenus, allez rendre visite à ces jeunes dans leur camping «Hors les Murs».