La 3ème finale a été la bonne pour Ana Ivanovic, sacrée samedi à Roland-Garros face à la Russe Dinara Safina. La Serbe, qui n'avait arraché que trois jeux l'an dernier sur le même central face à la Belge Justine Henin, a su cette fois surmonter sa nervosité pour imposer son jeu en une heure et 38 minutes de jeu. «C'est incroyable. Je n'arrive pas à y croire», a-t-elle confié, éclatante de ce sourire qui fait désormais partie de la légende d'un stade créé voilà 80 ans. «C'était sa troisième finale, elle la méritait», a concédé sa rivale malheureuse, 14e mondiale. Le début de la partie fut tout à l'avantage de la nouvelle star, qui, plus en rythme, prenait le large et menait 4-1. Mais le public, échaudé depuis plusieurs années par des finales expéditives, continuait à y croire, Dinara Safina ayant, contre Maria Sharapova et Elena Dementieva, en huitièmes et en quarts de finale, retourné des situations désespérées. La soeur de Marat Safin, qui n'avait pas fait le déplacement, se montrait fidèle à sa réputation en serrant le jeu pour recoller à 4 partout. Mais Ivanovic tenait bon, imposant sa puissance à une adversaire trop inconstante, et elle s'adjugeait la première manche à sa deuxième balle de set, en 46 minutes. Le match semblait choisir son camp à l'attaque de la seconde manche où Ivanovic contrôlait les échanges derrière sa ligne de fond de court, tournait facilement autour de son coup droit pour dérouter Safina de ses lourdes et longues frappes. La sanction était un break, qui lui permettait de mener 3-1. Safina ne trouvait que la parade de rares amorties et respirait parfois, lorsqu'elle trouvait le revers de son adversaire. Lors des tours précédents, la Russe avait su varier son jeu. Elle tenta bien de le faire dans un long sixième jeu, sans parvenir à enrayer la belle cadence adverse. Les levées de poing rageuses d'Ivanovic prenaient inexorablement le dessus sur les protestations impuissantes de Safina. Le jeu suivant était tout aussi disputé, mais deux doubles fautes de la Russe brisaient sa résistance. Le dernier jeu était un calvaire pour Safina, qui enchaînait les bévues pour voir s'enfuir son rêve de victoire.