Le conseil national de la Confédération démocratique du travail (CDT) réuni le 3 mai à Casablanca, a décidé à l'unanimité une grève générale à l'échelle nationale le 21 mai. Le secrétaire général adjoint de la CDT s'explique. ALM : Pourquoi vouloir entamer une grève générale à l'échelle nationale ? Abdelkader Zaïr : Il faut rappeler que depuis 2002, la CDT n'a pas décidé de grève générale. Nous avons décidé cette grève en protestation contre l'attitude du gouvernement qui a ignoré nos propositions. Le gouvernement nous a surpris en se retirant du dialogue et en décidant d'imposer de façon unilatérale ses mesures sans accord avec notre centrale syndicale. Les mesures qui ont été prises ne répondent pas aux ambitions des travailleurs. Sachez que cette grève touchera les secteurs privés, publics et semi-publics. La fonction publique, les administrations, les établissements publics, les entreprises industrielles, commerciales, de services, les transports, les télécommunications, le tourisme, le monde agricole et la pêche maritime… seront concernés. Par ailleurs, cette grève est un moyen pour nous de protester contre l'augmentation insupportable des prix, la cherté de la vie, la distribution inéquitable des richesses nationales mais aussi pour avertir le gouvernement sur la situation des ouvriers. Nous espérons qu'à travers cette grève, le gouvernement répondra à notre cahier revendicatif. Quelles sont vos revendications ? Nous réclamons de nouvelles mesures pour améliorer la situation des travailleurs des secteurs public et privé. Nos revendications reposent sur une augmentation générale des salaires dans tous les secteurs d'activités. Une augmentation de 500 DH nets par mois et ce à compter du 1er juillet 2008. Nous ne voulons pas d'augmentation à petites doses mais une hausse consistante et immédiate tant pour le secteur public que privé. Pour cela, nous demandons au gouvernement une enveloppe budgétaire qui sera distribuée de manière équitable aux travailleurs. Nous demandons une baisse immédiate de l'IGR, le règlement de la promotion interne dans la fonction publique, l'application de l'échelle mobile des salaires. En outre, nos autres revendications portent sur la réforme de la retraite, la couverture sociale ainsi que la liberté syndicale. Nous envisageons de poursuivre les négociations et d'ouvrir un dialogue social sectoriel avec les différents ministères dans le but de parvenir à un compromis. Les syndicats UMT, la FDT et l'ODT appellent à une grève générale le 13 mai. Pourquoi la CDT a préféré faire cavalier seul ? Nous préférons garder notre autonomie. La CDT est la seule à prendre des décisions que les autres syndicats ne peuvent pas prendre. Aucun syndicat n'a jamais pu déclencher à lui seul une grève générale touchant tous les autres secteurs d'activités.