Le département de la Justice américain interroge actuellement Google et Yahoo au sujet de l'éventuel problème de concurrence que ferait naître un partenariat. Google estime que les autorités américaines de la concurrence ne bloqueraient pas un éventuel accord de collaboration avec Yahoo parce qu'il serait «non-exclusif» et n'aurait rien à voir avec une fusion en tant que telle, a indiqué une personne au fait du raisonnement du premier moteur de recherche mondial. Le département de la Justice américain interroge actuellement Google et Yahoo au sujet de l'éventuel problème de concurrence que ferait naître un partenariat, ont indiqué des sources, alors que Yahoo vient de tester pendant deux semaines sur son propre moteur de recherche le système de vente de liens publicitaires développé par Google. Ce test a eu lieu alors que Yahoo explore actuellement des alternatives à l'offre de rachat de 42,7 milliards de dollars (27,3 milliards d'euros) de Microsoft, qu'il considère trop basse et qu'il a rejetée. Google estime qu'une telle collaboration ne serait pas anti-concurrentielle car il s'agirait d'une collaboration permettant à Yahoo d'utiliser les outils publicitaires liés aux moteurs de recherches de Google, plus rentables, dans le but de gagner plus d'argent, a indiqué la source, qui a souhaité demeurer anonyme. Un tel accord ne serait pas si différent des partenariats que Google possède déjà avec d'autres sociétés internet telles que AOL de Time Warner ou IAC/InterActiveCorp, a-t-elle dit. A l'inverse, Google considère qu'un rachat de Yahoo par Microsoft soulèverait bien plus de questions sur le plan de la concurrence car le groupe ainsi créé serait en mesure de contrôler de larges parts de plusieurs marchés, comme ceux de la messagerie électronique sur internet ou de la messagerie instantanée, a précisé cette personne. Google et Yahoo ont déclaré qu'ils coopéraient avec le département de la Justice et l'ont informé du test mené à bien par Yahoo. L'annonce il y a deux semaines que Yahoo allait commencer à tester la technologie AdSense de Google a provoqué une levée de boucliers et le fait que Google domine ce marché a été vu comme un obstacle à un accord. Google est le premier moteur de recherche mondial et un rapprochement avec son principal concurrent Yahoo permettrait aux deux groupes de contrôler plus de 80% de ce marché, selon des données fournies par la société de mesure d'audience Hitwise. Aucune des deux compagnies n'a révélé les résultats du test, au cours duquel quelque 3% des recherches effectuées sur Yahoo aux Etats-Unis ont été associées à des liens publicitaires fournis par AdSense. Le président de Yahoo Susan Decker a dit mardi qu'il était «prématuré» de spéculer sur les options que le portail internet pourrait privilégier avec Google. Ce dernier reste ouvert à des discussions complémentaires avec Yahoo permettant de conclure un accord dans la mesure où aucune décision finale n'a encore été prise, a indiqué la source. De son côté, Microsoft a estimé qu'un accord Yahoo-Google aurait pour conséquence de rendre le marché des moteurs de recherche sur internet bien moins concurrentiel. «La règle générale voudrait que si l'accord a pour conséquence de réduire de manière substantielle la concurrence dans plusieurs de leurs activités, alors il posera problème», a dit Aaron Edlin, qui enseigne le droit de la concurrence à l'université de Berkeley. «Une collaboration qui n'aille pas jusqu'à la fusion serait beaucoup plus présentable face aux autorités de la concurrence», a-t-il ajouté.