Des dirigeants du FLN algérien seront présents le 27 avril au Maroc, où sera commémoré le 50ème anniversaire de la Conférence de Tanger. Larbi Messari, dirigeant au parti de l'Istiqlal, qui a initié cette conférence en 1958, revient sur cet acte fondateur de l'union maghrébine. ALM : Pour le 50ème anniversaire de la Conférence de Tanger, vous invitez le FLN algérien et le Néo-Destour tunisien. Le FLN sera-t-il représenté par son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem ? Larbi Messari : Nous avons transmis les invitations aux deux partis qui avaient participé, le 27 avril 1958, à la Conférence de Tanger, en l'occurrence le Front de libération nationale (FLN, Algérie) et le Néo-Destour (Tunisie), ainsi qu'aux Etats libyen et mauritanien, qui seront présents à la Conférence en tant qu'observateurs. Les deux partis algérien et tunisien sont libres de choisir leurs représentants à l'événement, qui sera commémoré le 27 avril à Tanger. Nous avons adressé les invitations aux partis concernés par la voie des ambassades de leurs pays au Maroc, et nous attendons que ces partis nous fournissent les noms des dirigeants qui représenteront leurs partis à la réunion. La dynamisation de l'Union du Maghreb Arabe est à l'ordre du jour de la réunion du 27 avril. Mais il se trouve que l'un des trois partis participants, le FLN (au pouvoir en Algérie), continue de faire obstacle à cet objectif. Qu'en pensez-vous ? En 1958, alors que le Maroc et la Tunisie avaient obtenu leur indépendance, nous avons estimé que notre libération resterait incomplète sans l'indépendance de l'Algérie. Nous avions initié la Conférence de Tanger pour aider, justement, nos amis algériens à recouvrer leur indépendance. La conférence avait donné naissance à un gouvernement provisoire de la République algérienne, présidée par Farhat Abbas et constituée de plusieurs cadres du FLN. Nous considérons cette conférence comme un premier jalon de l'union maghrébine. Notre objectif, actuellement, est de ressusciter l'esprit unioniste qui avait présidé à cette conférence. L'idée de la réunion de 1958, - qui avait été à l'origine de l'accélération de l'indépendance de l'Algérie -, doit nous inspirer aujourd'hui pour notre combat commun pour dynamiser l'édification maghrébine. C'est ce que nous allons évoquer avec nos amis du FLN et du Néo-Destour, ainsi qu'avec les représentants de la Libye et de la Mauritanie. Nous allons insister pour réactiver l'idée de l'union, en précisant que c'est une revendication de tous les peuples du Maghreb. Cette revendication s'impose aujourd'hui avec d'autant plus de force qu'elle est exigée par nos partenaires européens, lesquels ont besoin d'un seul interlocuteur maghrébin au lieu de traiter isolément avec chacun des pays de la région. Est-ce que vous allez évoquer avec le FLN la question de la réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie ? La question sera, en effet, évoquée avec les dirigeants du FLN qui seront présents à la réunion du 27 avril. Nous allons réitérer l'appel du Royaume pour une réouverture des frontières, qui est appelée des vœux des peuples aussi bien marocain qu'algérien. Nous considérons cette réouverture comme un pas important vers la normalisation des relations entre les deux pays frères. La relance de l'édification maghrébine à l'ordre du jour Trois partis politiques maghrébins, fondateurs de la Conférence historique de Tanger qui avait jeté en 1958 les bases de l'Union du Maghreb arabe, se réuniront le 27 avril au Maroc. Il s'agit du parti de l'Istiqlal, du Front de libération nationale (FLN, Algérie), du Néo-Destour (Tunisie). L'Union socialiste des forces populaires (USFP) et trois formations politiques de Libye, de Mauritanie et de Tunisie doivent également participer à cette commémoration. La réunion examinera les «moyens de dynamiser l'Union du Maghreb arabe (UMA)», a affirmé à ALM Larbi Messari, dirigeant au parti de l'Istiqlal. La conférence «historique» de Tanger avait réclamé l'indépendance de l'Algérie et tracé la voie pour la réalisation de l'unité du Maghreb. Le Maroc et la Tunisie avaient déjà obtenu à cette époque leur indépendance alors que des combats faisaient rage en Algérie pour que ce pays obtienne la sienne.