Au cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette, des inscriptions visent l'Islam et Rachida Dati. Ce qui a été considéré comme un acte «odieux» par Nicolas Sarkozy. Cent quarante huit tombes musulmanes du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras (Pas-de-Calais) ont été profanées dans la nuit de samedi à dimanche, apprend-on de source judiciaire. Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, François Fillon, ont exprimé leur indignation face à un «acte odieux». Le procureur de la République d'Arras, Jean-Pierre Valensi, a précisé que les inscriptions portées sur les tombes «sont des injures qui visent directement l'Islam et sont aussi des insultes à l'encontre de la garde des Sceaux», Rachida Dati. Les inscriptions ont été tracées à la peinture et une tête de porc a été pendue à l'une des tombes. Une centaine de gendarmes se trouvaient sur place dimanche matin pour procéder à des relevés d'empreintes. Cet acte intervient près d'un an après la profanation de 52 tombes dans ce même carré musulman, qui avaient alors été recouvertes d'inscriptions nazies. «Cet acte relève du racisme le plus inadmissible qui soit et le président de la République partage la douleur de toute la communauté musulmane de France», déclare l'Elysée dans un communiqué. «Mais cet acte odieux porte aussi atteinte à la mémoire de tous les combattants de la Première Guerre mondiale, au-delà des confessions de chacun», souligne Nicolas Sarkozy, souhaitant que les auteurs de cet acte «soient punis comme ils le méritent». Le Parti socialiste demande dans un communiqué «une enquête efficace suivie de sanctions exemplaires à l'encontre des auteurs de cette profanation». Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, devait se rendre sur place dans l'après-midi. «Cette profanation inqualifiable est une insulte à trois titres : une insulte aux combattants musulmans de la Grande Guerre qui sont morts pour la France, une insulte à l'ensemble des combattants musulmans qui se sont battus pour notre pays dans toutes les guerres, une insulte à l'ensemble du monde combattant», a déclaré Jean-Marie Bockel sur RTL. «Je ne parlerai même pas des attaques ad hominem à l'encontre de notre collègue du gouvernement Rachida Dati qui sont à proprement parler abjectes», a-t-il ajouté.