Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires générales et économiques, Nizar Baraka, annonce que la Caisse de compensation ne sera pas dissoute. «La Caisse de compensation sera maintenue. C'est sa taille qui sera réduite. Il ne faut pas tomber dans la surenchère politicienne et arriver à une crise sociale dont on n'a pas besoin. Nous sommes à un an des élections communales ! ». Nizar Baraka est net et clair. Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires générales et économiques qui animait hier la première rencontre des mardis de la Primature a annoncé que le gouvernement cherche des «combinaisons» pour améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. A quelques semaines du 1er mai, le rythme du dialogue social entre le gouvernement, les syndicats et le patronat s'accélère. « En plus des augmentations, nous allons aussi travailler sur les améliorations indirectes des revenus en agissant notamment sur la pression fiscale sur les salaires, les allocations familiales, la couverture médicale…», précise M. Baraka. Il a tenu un discours rassurant et «réaliste» sur l'augmentation des prix des produits de première nécessité. M. Baraka a parlé ainsi d'un «nouveau contrat social» basé sur le contrôle des prix, l'amélioration des revenus des citoyens, la lutte contre la pauvreté et la création d'emplois. Ainsi, la réforme de la Caisse de compensation sera entamée en 2009 et prendra fin en 2012. L'objectif étant de faire bénéficier plutôt les pauvres de ces 20 milliards de dirhams. A un baril de pétrole qui frôle la barre des 110 dollars, la Caisse subit de plein fouet cette hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures. «Chaque dollar en plus correspond à une facture annuelle de 400 millions de dirhams», note-t-il. Jusqu'au mois de mars, la facture pétrolière affiche une hausse de 4,8 milliards de dirhams. «Nous sommes un gouvernement responsable. Nous allons gérer la situation pour qu'il n'y a pas cessation de paiement», rassure-t-il. Dans la loi de Finances 2008, le gouvernement Abbas El Fassi tablait sur un baril de pétrole à 75 dollars et un euro à 1,40 dollar. «Aujourd'hui, le dollar a baissé. Le prix du baril devrait se situer à 83 dollars selon nos hypothèses. Mais on se retrouve avec un baril à 94 dollars, ce qui entraîne un surcoût de 12 dollars que la Caisse de compensation doit supporter». Egalement pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages marocains, le ministre istiqlalien a annoncé que le gouvernement redoublera de vigilance en matière de contrôle des prix. Un appel d'offres sera lancé à la fin de ce mois-ci pour la sélection d'une société qui sera chargée du contrôle sur le terrain des prix de vente pour le consommateur. Le Conseil de concurrence est également activé. Actuellement, les enquêtes menées en cours par ce Conseil concernent le ciment, les livres scolaires, les eaux minérales ainsi que le beurre.