Le nouveau directeur de la rédaction du journal Al Ittihad Al Ichtiraki n'est pas un étranger du monde de la communication. Sa mission n'est ni impossible, ni suicidaire. Ce qui circulait dans les rédactions depuis des semaines, a été confirmé vendredi 21 décembre. Khalid Alioua est installé par Abderrahmane Youssoufi au poste de directeur de la rédaction d'Al Ittihad Al Ichtiraki, journal arabophone de l'Union socialiste des forces populaires. Une nomination qui n'étonne presque plus personne, tant il est vrai que M. Alioua s'est toujours avéré comme un véritable homme de communication. Tout en étant ministre de l'Emploi, entre autres, dans le premier cabinet Youssoufi, il était le porte-parole du gouvernement. Sa fonction essentielle et qui l'a quelque peu « institutionnalisé » était de donner les points de presse à l'issue des Conseils de gouvernement. Après le remaniement ministériel, on le comptait parmi les « laissés pour compte » de ce réajustement politique. C'était sans compter avec son sens inné de la communication et sa capacité à garder de bons rapports avec le monde des médias, même quand la presse ne le ménageait pas. Un tournant dans sa vie. Peut-être. Mais ce qui est certain, c'est que les 28, 29, 30 et 31 mars 2001, Khalid Alioua, et alors que les socialistes étaient en congrès, avec les scissions et les problèmes que l'on sait, s'est encore une fois distingué en tant que porte-parole du congrès. Une charge qu'il a assumée non sans brio, malgré les problèmes et les sensibilités à fleur de peau de ses camarades lors dudit congrès. Sa nomination à la tête de la direction de la rédaction d'Al Ittihad Al Ichtiraki, en remplacement de Mohamed Chawki, vient régulariser une situation qui n'a que trop duré.En effet, depuis le départ avec fracas de Mohamed Brini, qui a créé Al Ahdath Al Maghribia, le décès de Mohamed Bahi, rappelé de Paris pour se mettre au chevet du journal, les querelles autour du statut juridique et le départ de Mohamed Bouhlal, du poste de rédacteur en chef du quotidien, le journal du Premier ministre et de la première force politique du pays semblait perdre du terrain face à ses concurrents immédiats. Ajouter à cela les problèmes avec la jeunesse ittihadia, qui s'est vu interdire l'impression de son journal, Annachra, sur les rotatives de Dar Annachr Al Maghribia, imprimerie du journal et les polémiques qui s'en sont suivies…Mohamed Chawki est venu à la rescousse. Homme de conciliabules, cherchant à plaire à tout le monde, avec un tempérament désarmant, M. Chawki a pu régler à sa manière la situation du journal. Mais animer une rédaction, ce n'est pas son fort. Il ne le réclame d'ailleurs pas. Avec l'arrivée de Khalid Alioua, en bon gestionnaire des ressources humaines, en connaisseur des techniques de la communication, c'est toute la presse de l'USFP qui se voit insuffler une dose de jouvence et de dynamisme très attendus.