Dans les montagnes de la région, les paysages sont marqués par une architecture bien spécifique. Des architectures qui racontent l'histoire culturelle des habitants de la région. Partout, dans ces vallées et montagnes du Grand et Moyen Atlas, de saisissants paysages panoramiques abritent des œuvres architecturales perchées, isolées ou regroupées en hameaux. La flore de cette contrée montagneuse est, naturellement, adaptée aux altitudes basses, moyennes et hautes. La remarquable présence des Tighrematines fortifiées rappelle l'architecture vernaculaire de Todgha, Ferqla, Ghris et le Haut Draa. Elles se présentent sur ces flancs sous forme de constructions imposantes par leurs hauteurs et par leurs tours de forme pyramidale. Les demeures simples sont d'ossature basse s'étalant dans le sens horizontal. L'organisation spatiale des demeures prévoit, habituellement, des espaces distincts pour la famille, les hôtes et le bétail. Les greniers, quant à eux, sont isolements érigés sur les sommets ou s'intègrent au sein des agglomérations. Ils sont dotés de tours dominantes assurant, d'une part, leur autodéfense contre tout assaillant et, d'une autre part, la surveillance des territoires attenants. Ils assurent le stock et la protection des biens de famille, du village, du clan ou de la tribu. La gestion, l'exploitation et la protection de ces bâtisses sont la tâche de l'ensemble des attributaires. La terre, le bois et la pierre sont façonnés en constructions écologiques et économiques, puisant la couleur et la texture des matières premières localement extraites. La terre est généralement façonnée en blocs de pisée. Elle est, également, mélangée avec de la paille, pétrie et, ensuite, moulée en briques crues. Le bois les roseaux et les tiges du laurier rose sont à la base des travaux de menuiserie et de toiture. Les grilles en ferronnerie traditionnelle, figurant des motifs géométriques et floraux, couronnent les ouvertures externes. Ces dernières ne sont, habituellement, praticables qu'à partir des niveaux supérieurs. La technique de construction en pierre, largement adoptée, diffère imperceptiblement d'une région à l'autre. Les constructions en pierres sont solides et résistantes aux intempéries. Les bâtisses en pisé sont un peu fragiles, mais elles assurent une température modérée pendant toutes les saisons. Le patrimoine architectural vernaculaire recèle le savoir-faire et l'histoire culturelle des tribus berbères. La population de ces régions préserve une mémoire encore vivante reproduisant des techniques coutumières et une habileté délicate. Les matériaux traditionnels sont ingénieusement assemblés en cohérence de style, de forme et d'aspect. Ils concrétisent la relation de l'Homme avec son milieu naturel, comme s'ils étaient une réponse économique aux besoins des populations. Les tours attenant les demeures et les greniers reflètent, quant à elles, un souci défensif provenant des temps des hostilités tribales.