En vue de susciter l'intérêt des opérateurs aménageurs aux enjeux réels de l'aménagement numérique dans le cadre du Plan Emergence, une journée a été organisée par Wana Corporate le 23 novembre à Marrakech. ALM : Dans un contexte global, qualifierez-vous l'aménagement numérique d'ores et déjà comme un pari gagnant pour le Maroc ou alors un défi qu'il lui faudra encore relever ? Karim Zaz : Aujourd'hui, c'est un défi que le Maroc peut relever quand on voit ce qui a été entrepris sur certains projets spécifiques que sont Casanearshore et Technopolis. Cette journée que nous organisons aujourd'hui à Marrakech est une première journée d'information, de sensibilisation et de partage d'expériences pour que les opérateurs qui interviennent dans cette chaîne de création de nouveaux espaces et ensembles industriels puissent comprendre, intégrer et préparer le terrain pour les futurs besoins numériques du territoire. Pour ce qui est du passé, nous vivons avec, et il faudra de toute façon reconstruire et recabler pour amener, demain, dans nos centres-villes, le très haut débit. Aujourd'hui, compte tenu de la dynamique en termes de construction de projets immobiliers et d'enceintes touristiques, le message est : Anticipons, et mettons en place les nouveaux moyens, dès maintenant, dans ces nouveaux ensembles. Et en parlant de moyens, il est important de souligner que ces moyens ne coûteront pas forcément plus cher que les technologies traditionnelles. Ce qui coûte plus cher, c'est le budget absorbé par les métiers du génie civil. Quand on construit une ville ou un complexe résidentiel, et que l'on prévoit dès le début les canalisations de la fibre optique, le coût de cette dernière sera extrêmement marginal par rapport au coût du génie civil qu'il faudra engager dans le futur et qui, finalement, devient prohibitif. En fait, on ne parle plus seulement de nouvelles zones, mais aussi des zones existantes ? Nous avons eu connaissance que certains promoteurs ont déjà prévu la mise en place de la fibre optique et ont mis en place les installations nécessaires à cet effet. Aujourd'hui, le Maroc a fait le pari des technologies et de l'information. C'est pourquoi nous ne devons pas laisser passer cette occasion. Cela n'est pas exclusivement porté par les opérateurs télécoms mais aussi par les investisseurs, les collectivités locales et le gouvernement. Réfléchissons pour que nos citoyens et nos entreprises dans 10, 20 ou 30 ans soient au même niveau que les citoyens d'Europe ou d'Asie, et anticipons pour que cela ne nous coûte pas plus cher !. La chance que nous avons à présent, c'est de partir d'un existant relativement limité. Au Maroc, nous avons 1,2 million de fibres en cuivre actives pour 5 millions de foyers. Le Maroc construit beaucoup actuellement. Profitons de cette dynamique pour construire dès maintenant une base de développement et disons aux aménageurs que ça ne coûte pas plus cher de penser à la fibre optique. On a parlé de Casanearshore, Technopolis…, mais pourra-t-on voir ce plan d'aménagement numérique investir des zones plus industrialisées. Il s'agit ici de zones comme Tanger Med ? Tanger Med a déjà intégré cette notion de service numérique dans leur conception. Ils ont créé une structure qui va offrir ses services au sein de Tanger Med qui est une zone autonome. C'est un schéma différent et cela rejoint d'ailleurs, plusieurs concepts possibles mais c'est aussi le schéma que nous déployons par exemple à Casanearshore. On verra donc Otéo à Tanger Med ? En tous cas Otéo sera présente à Casanearshore et Technopolis, et on ira ensuite vers de nouveaux projets en fonction des opportunités qui se présenteront mis Otéo ne sera pas le seul opérateur à se positionner. Aujourd'hui, nous sommes un opérateur orienté sur des zones d'offshoring, et peut-être demain serons-nous sur des zones de business qui ne sont pas forcément des zones d'offshoring. Pour l'instant, nous ne sommes pas un opérateur à vocation résidentielle, ce n'est pas l'objectif voulu.
Lemghari Essakl : «L'aménagement numérique c'est préparer les besoins des générations futures» Sous le thème « Aménagement numérique, enjeu majeur de compétitivité des territoires», une journée a été organisée par Wana Corporate, le 23 novembre à Marrakech, pour mettre en exergue l'intérêt de déployer des réseaux de communication électroniques, dans les nouvelles zones rentrant dans le programme d'aménagement du territoire. «L'aménagement est à coup sûr un projet interessant pour le Maroc. Cela lui permettra d'accompagner les avancées faites en matière de télécommunications. Et qui sait, à un moment donné, on n'aura même plus besoin de se déplacer pour remplir les formalités administratives. L'image, l'information, la vidéo, tous ces aspects seront à la portée», commente Mohamed Tajeddine Lasry, membre du directoire au Pôle Offshoring et Technologies à MedZ. De son côté, le directeur général de l'Agence d'aménagement du Bouregreg , Lemghari Essakl, a souligné que «la zone du Bouregreg est un projet-phare. C'est pourquoi son aménagement se doit d'être un modèle. Certes, l'aménagement numérique est un financement important mais il permettra certainement à notre zone d'être attractive» . Par ailleurs, Wana a annoncé la création de son opérateur télécom de l'Offshoring, Otéo. Cette nouvelle entité dédiée aux services télécoms de Casanearshore a été dotée d'un budget d'investissement de 120 millions de dirhams pour déployer une infrastructure de transmission en fibre optique et des plates-formes de services dédiées aux résidents du parc. À savoir que cette filiale s'est alliée à Orange Business Services et Cisco pour mener à bien ses services offerts à cette zone.