Trois jeunes hommes, qui rêvaient de devenir riches, sont allés à la recherche d'un trésor dans un douar de la région de Taroudant. Leur quête leur a coûté deux ans de prison ferme. Abdellah entend parler d'un trésor dans ce douar de Taroudant, depuis qu'il y est né en 1974. Il a aussi entendu parler d'hommes qui sont devenus riches après avoir trouvé des trésors enfouis sous terre. Un mythe ou une réalité ? Peu importe. Ce qui est sûr, c'est que Abdellah veut lui aussi devenir riche grâce à ce trésor invisible. L'idée lui hantait l'esprit au fil des jours. C'était le seul moyen, pensait-il, de sortir de la pauvreté qui l'étouffe. Il en a parlé à ses deux amis, Khaled et Lhousseïne. Ils étaient également au courant de ces histoires de découverte de trésors. Tous les trois se sont mis d'accord de passer à l'action. Un rendez-vous a été fixé pour l'exhumation des trésors, une opération qui s'effectue toujours durant la nuit et se termine à l'aube. Jour «J». Vers 22h, le trio réuni a, d'abord, dîné avant de se mettre d'accord sur la nécessité de cacher leur secret. Minuit a sonné. Les trois hommes, munis de pioches, ont emprunté le chemin menant au cimetière du douar. C'est où se trouverait leur trésor. Arrivés dans ces lieux noyés dans l'obscurité totale, les trois amis ont, chacun, choisi une parcelle avant de commencer à creuser. Pas le moindre mot, ils gardaient le silence tout en travaillant. On n'entendait que les coups de pioches et leurs souffles haletants. L'aube approche et rien n'apparaissait. Pas la moindre pièce d'or. Ils ont cru alors que l'un d'eux n'avait pas suivi les recommandations de principe, dont la nécessité de faire ses ablutions avant de venir au cimetière. Ils ont fini par ranger leurs pioches et rebrousser chemin. Épuisés, chacun est rentré chez lui et s'est endormi immédiatement. Le lendemain, le trio s'est retrouvé une fois encore. Décision prise : reprendre le travail, la nuit, à condition que chacun, cette fois-ci, accomplisse ses cinq prières de la journée et fasse ses ablutions avant de se réunir chez Abdellah. Le trio ne savait pas que les gendarmes étaient au courant qu'un (ou plusieurs) chercheurs de trésors avait remué la terre au cimetière et qu'une surveillance sera effectuée pour arrêter les responsables. La nuit, toutes les dispositions ont été prises avant de partir au cimetière. Ils ont creusé et creusé. A 2h du matin, alors qu'il régnait un silence terrifiant brisé par le bruit des coups de pioches, ils ont été surpris par les éléments de la gendarmerie royale. Interpellés, ils ont avoué leur quête du trésor. Devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel d'Agadir, ils ont précisé n'avoir aucune idée sur les pratiques de l'exhumation de trésors. Pas de trésor et pas de liberté non plus. Leur quête les a conduits vers la prison où ils devront purger deux années ferme.