Des universitaires, des ONG et des experts marocains et espagnols se sont réunis, les 16 et 17 novembre à Tanger, pour débattre de la problématique des mineurs marocains non accompagnés en Andalousie. L'Observatoire permanent sur l'immigration dans la province de Jaén et l'Université Abdelmalek Essaâdi ont organisé, en collaboration avec l'Institut national de l'action sociale (INAS), les 16 et 17 novembre, un séminaire sur «La situation des mineurs marocains entre les deux rives de la Méditerranée et voies de solution». Des universitaires, des ONG et des experts marocains et espagnols se sont penchés sur la problématique des mineurs marocains non accompagnés, notamment dans la province de Jaén. «Nous nous sommes déjà réunis à Jaén pour la discussion de ce phénomène et nous avons choisi la ville de Tanger pour l'organisation de ce séminaire, parce qu'elle constitue un lieu de passage pour la plupart de ces mineurs pour émigrer clandestinement vers l'Europe. Nous avons décidé de les rencontrer et de discuter aussi de leur situation avec leurs parents», a expliqué la directrice de l'Observatoire permanent sur l'immigration dans la province à Jaén, Gloria Esteban de La Rosa. Les mineurs marocains non accompagnés en Espagne, selon les intervenants, «sont en augmentation constante et leur situation ne cesse d'aggraver». Les centres d'accueil, dont celui de Jaén, «compte un nombre important de mineurs marocains émigrés sur des patéras ou sous des remorques». Les intervenants marocains ont exposé, durant ces deux jours, les raisons qui poussent les mineurs marocains à traverser clandestinement le détroit de Gibraltar pour gagner l'Europe. Un groupe d'universitaires, de chercheurs doctorants et des étudiants de l'INAS est en cours de constitution pour mener des enquêtes et des sondages auprès des mineurs candidats à l'émigration et de leurs familles pour servir de bases de données «pour mieux connaître ce phénomène et de trouver les mesures préventives pour pouvoir y faire face». De leur part, les Espagnols se sont attardés sur la situation de ces mineurs une fois arrivés en Espagne, et sur l'organisation de leur accueil aux centres, ainsi que sur les difficultés qu'ils rencontrent pour leur insertion dans leur nouvelle vie. «La situation est plus difficile surtout pour des mineurs, dont l'âge approche celui de la majorité et qui doivent quitter le centre peu de temps après leur arrivée en Espagne. Nous n'avons pas assez de temps pour préparer leurs passeports. Et ils ne sont pas bien préparés pour trouver facilement du travail», a indiqué Mohamed Bouhammir, éducateur social au centre Fuente Del Alamillo à Jaén. D'après Abdallah Ounnir, membre l'Observatoire permanent sur l'immigration dans la province à Jaén et représentant de l'Université Abdelmalek Essaâdi, cette rencontre «est une occasion pour sensibiliser aussi bien les Marocains que les Espagnols sur la problématique des mineurs qui ont traversé clandestinement le détroit de Gibraltar», faisant remarquer que du côté marocain, «nous œuvrons pour endiguer ce fléau par la conjugaison des efforts des institutions de l'Etat, la société civile et les expert en immigration. Les Espagnols travaillent de leur part, pour améliorer la situation de ces enfants tout en les aidant à s'intégrer. Et nous aidons ceux qui n'arrivent pas à s'adapter à leur vie en Espagne à retourner au Maroc». Parmi ces mineurs, il y en a qui sont «issus des familles non pauvres et dont les parents ont vendu des biens pour payer leur voyage clandestinement afin d'accéder à l'autre rive», a souligné Khalid Ftouh, éducateur social au centre Fuente Del Alamillo à Jaén. A cet effet, une campagne de sensibilisation auprès des familles, selon les intervenants, est d'une grande importance pour remédier à ce fléau. Mercedes Jinever, membre de l'association Al Khaïma à Tanger, a dénoncé le problème de l'expulsion des mineurs marocains de l'Espagne. «A travers notre travail en coordination avec l'association des avocats «Bario Drari» à Madrid, nous avons constaté un nombre important des mineurs marocains victimes d'expulsion d'Espagne sous couvert du regroupement familial, mais sans se soucier de leur avenir».