Pour le ministre de l'Economie et des Finances, les 20 milliards DH de la Caisse de compensation correspondent au coût des remous sociaux. L'Etat consacre les trois quarts du budget 2008 pour le social et la sécurité. Plus du quart du budget de l'Etat est consacré à la sécurité, à peu près la moitié pour les secteurs sociaux et le quart restant est à partager entre tous les autres domaines. C'est de cette façon que le budget de l'Etat sera réparti au cours de l'exercice prochain. «La prochaine loi de Finances est marquée par quatre orientations. Il s'agit du renforcement des acquis et la mise en œuvre des priorités définies par le Souverain. Il est aussi question de la consolidation de l'intégrité territoriale et de la quiétude des citoyens. Il y a également la mise en place des conditions d'une croissance forte et durable. Et enfin, la promotion des secteurs sociaux et la consolidation de la cohésion sociale», a précisé de prime abord, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, lors de la présentation à la presse de la loi de Finances 2008, vendredi 9 novembre, à Rabat. L'élaboration de cette loi est basée sur un taux de croissance de 6,8%, une campagne agricole moyenne, un taux d'inflation de 2 %, un taux de change euro-dollar de 1,4 et un cours du pétrole brut à 75 dollars le baril. «Le cours va reculer après avoir atteint la barre psychologique de 100 dollars le baril. En réalité le cours est de 75 dollars. Pour les 25 dollars restants, ce n'est que de la spéculation qui ne pourra pas se maintenir à long terme. Pour la caisse de compensation, nous préférons assumer pour ne pas répercuter cette hausse sur le prix de l'essence à la pompe, mais aussi pour ne pas subir des effets négatifs sur l'économie nationale», assure M. Mezouar. Pour la loi de Finances 2008, la Caisse de compensation sera dotée d'un budget de 20 milliards de dirhams, au lieu des 13,4 milliards de dirhams pour l'actuel exercice, soit une hausse de 49 %. «Vous savez, c'est seulement 15% de la population qui profite de cette somme. Nous travaillons donc pour que ces 20 milliards DH soient mieux orientés en maîtrisant davantage le système et les dispositifs. Il faut aussi dire qu'il y a un travail nécessaire à faire pour la recherche d'alternatives adaptées aux réalités de notre pays. Et l'on peut dire que les 20 milliards Dh de la compensation équivalent au coût des remous sociaux», ajoute-t-il. Sur le plan fiscal, la nouvelle loi de Finances introduit une réduction de 45 à 40% du droit d'importation applicable aux produits industriels, maintient l'exonération de TVA au profit de l'habitat social et ramène l'impôt sur les sociétés (IS) à 30 % au lieu de 35 %. «L'IS est l'impôt le plus élevé. En le baissant, l'Etat investit et donc, l'on s'attend à un retour sur investissement. C'est un gage de confiance de l'Etat vis-à-vis des entreprises», selon le ministre de l'Economie et des Finances. Parmi les nouvelles mesures fiscales, il y a aussi l'instauration d'une taxe de 20% au lieu de 10% sur les profits de valeurs mobilières. Y aura-t-il un essoufflement sur la place financière ? «Il est temps de remettre un peu d'équité. La place financière évolue en fonction de la demande et de l'offre. Il n'y aura aucune appréhension en Bourse», rassure-t-on.