Lors du tirage au sort de la prochaine CAN programmée au Ghana au mois de janvier prochain, les commentateurs se plaisaient à dire que tous les grands du continent seront de la fête. Tous à une exception près pourrions-nous rectifier. Comme c'est la deuxième fois de suite que cette équipe loupe le rendez-vous continental, certains commencent déjà à la cataloguer comme une formation de seconde zone voire à l'oublier. Pour nous l'oublier semble presque impossible vu la rivalité, la proximité et l'histoire sportive (si ce n'est l'Histoire tout court) qui nous lient. Vous l'avez deviné, c'est de l'Algérie dont nous parlons ici. Mais qu'arrive t-il donc à nos voisins ? Absent en Egypte il y a deux ans, ils ont eu la mauvaise idée de récidiver cette année et donc manquer le rendez-vous ghanéen. Il y a deux ans, on peut dire que l'expérience des éliminatoires couplées Mondial-CAN leur fut fatale. Dans un groupe qui vit la sensation angolaise, finir en tête et décrocher à la surprise générale le billet pour la Coupe du monde devant le favori, le Nigeria, et l'étonnant Zimbabwe; les Algériens, quatrièmes, n'avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Une coupe d'Afrique sans eux, cela n'était plus arrivé depuis 1994 ! Cette fois ci ; ils ont cédé face à la Guinée (tiens, tiens) à domicile (0-2) tout en enregistrant des résultats peu glorieux à l'extérieur : nul au Cap Vert et défaite en Gambie. Dommage, surtout au vu des matchs amicaux livrés cette année face à de gros calibres tels que l'Argentine (3-4) ou le Brésil (0-2) où les Fennecs ont fait plus que résister. Finalement, la dernière apparition de l'Algérie dans une grande compétition, c'était face au…Maroc en CAN 2004. Vous savez ce fameux quart de finale de Sfax au scénario époustouflant. L'Algérie qui ouvre le score cinq minutes avant la fin du temps réglementaire, Chemmakh qui égalise au moment où plus personne n'y croit. La suite tout le monde la connaît. Une issue historique, à faire sortir des milliers de Marocains dans les rues mais dramatique pour nos voisins, à tel point que depuis ils ne s'en sont visiblement pas encore remis. Saadane aux manettes à cette époque a fait récemment son grand retour en sélection. L'expérience du technicien français Jean Michel Cavalli ayant lamentablement échoué, du côté de la fédération on a préféré rappeler celui qui a déjà occupé le poste à trois reprises précédemment. Justement, n'est-ce pas là le mal qui ronge le football algérien ? Vouloir faire du neuf avec du vieux. A force de se tourner vers son glorieux passé (Mondial 82, CAN 90), l'on finit par ne plus pouvoir se projeter vers l'avenir. Le football algérien n'en est pas mort pour autant, loin de là. Si l'équipe nationale collectionne les déboires, les clubs maintiennent encore le rythme. L'Entente Sportive de Sétif l'a démontré cette année en remportant la Champions League arabe, succédant ainsi au Raja de Casablanca au palmarès de la compétition. Il faudra compter sur cette équipe cette année aussi. Mais c'est sûr que dans trois mois, ils vont nous manquer, nos voisins algériens.