Jeudi 18 octobre 2007, deux concerts, l'un dans la ville palestinienne de Jéricho et l'autre à Tel-Aviv, devaient être organisés par l'ONG américaine One Voice Palestine. Le chanteur Bryan Adams devait y participer, mais suite à des menaces, les deux concerts ont été annulés. Les concerts du jeudi 18 octobre, qui devaient avoir lieux au stade de Jéricho et au Hayarkon Park, en plein cœur de Tel-Aviv, avaient pour but de rassembler «un million de voix pour mettre fin au conflit» et ainsi demander aux leaders de la région l'établissement de deux Etats mitoyens. La campagne avait récolté plus de 600 000 voix sur le site Internet de l'ONG américaine One Voice Palestine. Bryan Adams, le célèbre chanteur canadien, était l'invité d'honneur de ces évènements, mais suite à de nombreuses protestations, les concerts ont été annulés. «Un communiqué de presse calomnieux a été lancé par un groupe marginal qui a déclenché des rumeurs concernant les motivations de One Voice Palestine», déclare l'ONG organisatrice. Elle accuse, de plus, les détracteurs du communiqué de menaces à l'encontre des chanteurs et déclare avoir annulé le concert par mesure de sécurité. L'International Solidarity Mouvement (ISM), mouvement civil international de protection du peuple palestinien, est l'organisateur de ce groupe marginal. Dans le fameux communiqué, ce dernier déclare inacceptable que One Voice Palestine «demande aux participants de signer un mandat qui reconnaît l'égale responsabilité des «deux côtés» pour le «conflit», et qui, d'une manière suspecte, ne demande pas à Israël de remplir ses obligations selon la législation internationale en mettant fin à son occupation militaire illégale, son déni des droits des réfugiés palestiniens et son système de discrimination raciale contre ses propres citoyens palestiniens». D'autre part, «l'événement est appuyé par les principales personnalités politiques israéliennes, y compris le Likoud et Shas. Ces «partenaires» israéliens sont incontestablement complices du maintien de l'occupation israélienne et autres formes d'oppression». L'ISM a donc appelé au boycott du concert, le considérant comme une tentative de normalisation de l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens. Natasha Aruri, porte-parole de l'ISM, explique que l'accord de One Voice Palestine «néglige les droits palestiniens de base et le droit international, en déclarant être pour le démantèlement des colonies dans les territoires mais pas des blocs de colonies. De plus, ils ne précisent pas vouloir un Etat palestinien sur les frontières de 67 et considèrent le conflit comme une guerre à pouvoir égal. Leurs déclarations laissent une marge d'action trop grande à Israël. Nous sommes pour la paix, mais une paix juste»», insiste Natasha Aruri. «Nous n'avons jamais menacé qui que se soit, nous avons juste contacter les chanteurs pour leur expliquer les raisons de notre protestation et beaucoup d'entre eux ont annulé leur participation aux concerts», conclut-elle. Mais la réelle raison de l'annulation des concerts ne serait pas sécuritaire. Le bureau de Mahmoud Abbas a diffusé un communiqué deux jours avant l'annonce de l'annulation, réfutant que l'évènement ait été préparé avec le soutien du président palestinien. «Il n'y a pas de problèmes majeurs de sécurité», déclare un membre de One Voice Palestine, sous couvert de l'anonymat. «Le bureau de Mahmoud Abbas a appelé notre ONG pour faire enlever le nom du président des prospectus. Il était très en colère que son nom soit impliqué sans qu'il ne sache rien de l'évènement. C'est une erreur majeure de notre équipe et c'est la raison de l'annulation des concerts», déclare-t-il. Le concert de Jéricho devait être le premier évènement majeur conduit par un chanteur occidental dans les Territoires palestiniens depuis le début de la seconde Intifada.