Amnesty International a publié, lundi, un rapport alarmant sur les mauvais traitements dont sont victimes les Palestiniens vivant en Irak depuis l'invasion de 2003 sous l'égide des Etats-Unis. Amnesty International, basé à Londres, vient de dénoncer dans un rapport intitulé «Iraq : Human rights abuses against Palestinian refugees» publié lundi : «les mauvais traitements flagrants» dont sont victimes les milliers de réfugiés palestiniens en Irak. Ce rapport met en exergue l'inaction du gouvernement irakien et de la Force multinationale pour les protéger. Ce rapport de 21 pages recense les atteintes aux droits humains perpétrées contre les réfugiés palestiniens en Irak. L'organisation de défense des droits de l'homme affirme qu'«un très grand nombre de réfugiés palestiniens en Irak a été tué depuis l'intervention menée par les Américains en 2003» avant d'ajouter que «leurs corps ont été retrouvés à la morgue ou jeté dans la rue , souvent mutilés ou avec des marques évidentes de torture». Malcom Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré que «les Palestiniens sont actuellement l'un des groupes les plus vulnérables en Irak. Ils sont pourchassés, enlevés, torturés et, dans certains cas, tués sans qu'aucune mesure effective ne soit prise pour les protéger». Selon M. Smart, les réfugiés palestiniens sont également confrontés à d'importantes difficultés pour trouver refuge en Syrie ou en Jordanie, qui sont les deux principaux pays hôtes . Conséquence de cette situation : ces deux pays ont renforcé les contrôles aux frontières et les principales voies qui permettaient aux personnes de fuir les violences sont à présent fermées. C'est pourquoi Amnesty International a lancé un appel aux gouvernements syrien et jordanien à autoriser les réfugiés palestiniens à pénétrer sur leur territoire et la communauté internationale, en particulier les Etats-Unis et le Royaume-Uni, à les aider à leur réimplantation. Par ailleurs, l'organisation de défense des droits de l'Homme a demandé aux groupes armés d'arrêter «immédiatement» de s'en prendre aux Palestiniens et aux groupes religieux et communautaires dans le monde entier de condamner ces agressions. Après la chute de Bagdad en avril 2003, les Palestiniens ont commencé à être pris pour cible par des milices armées, ayant le sentiment que les Palestiniens auraient bénéficié d'un traitement préférentiel sous le gouvernement de Saddam Hussein. Soupçonnés d'avoir apporté leur soutien à des Irakiens sunnites impliqués dans l'insurrection contre le gouvernement à majorité chiite et la Force multinationale,les Palestiniens ont fait l'objet d'arrestations arbitraires, de détentions et de tortures de la part des forces de sécurité irakiennes et de la coalition internationale. Estimés à 34 000 en mai 2006 par le Haut commissariat aux réfugiés ( HCR) , les réfugiés palestiniens ne seraient plus que de 15 000 en Irak , vivant pour la grande majorité à Bagdad ainsi qu'à Mossoul et Bassorah. Actuellement, on compte plus de 2100 Palestiniens dans les camps improvisés près de la frontière entre la Syrie et l'Irak.