Washington a réitéré, lundi, son appui à l'offre marocaine d'autonomie, estimant qu'une autonomie substantielle pour le Sahara est «prometteuse et réaliste». Nouveau signal fort adressé par Washington au sujet de l'offre d'autonomie marocaine. Pas plus tard que lundi dernier, la Maison- Blanche a réitéré, par la voix du porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, son ferme soutien à la proposition du Royaume d'octroyer une autonomie élargie au Sahara, sous souveraineté marocaine. «Une autonomie substantielle est une voie prometteuse et réaliste et l'initiative marocaine fournirait un cadre réaliste pour des négociations », a estimé le responsable américain, une journée après la baisse de rideau sur le deuxième round de négociations qui s'est déroulé les 10 et 11 août à Manhasset, en banlieue new-yorkaise. M. McCormack a, par ailleurs, salué l'accord des parties au conflit sur la nécessité de tenir un troisième round; il a ajouté que Washington «comprend que les deux parties aient convenu de poursuivre les négociations», en qualifiant cet accord de «développement» positif. S'agissant de ce troisième round, le responsable américain a formulé l'espoir qu'il sera l'occasion de «discussion globale des questions» relatives à l'octroi d'autonomie aux provinces sahariennes, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Il y a lieu de souligner que le deuxième round a marqué une «avancée» notoire, en dépit du durcissement de la position du Polisario. Lors de ce deuxième round, le représentant spécial du SG de l'ONU, Peter van Walsum, a mis sur la table des questions de confiance entre les parties au conflit, en soumettant à leur examen une étude onusienne portant sur la gestion des ressources naturelles et l'administration des affaires locales au Sahara. Le 3ème round permettra aux parties d'avancer un peu plus dans l'examen des termes de l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara, qualifiée par Washington de «flexible» et considérée par la communauté internationale comme un «cadre réaliste pour des négociations sur la question du Sahara». La position américaine reprend, et selon les mêmes termes, l'argumentaire développé par le Maroc au moment où il avait dévoilé son initiative. A savoir que le Royaume ne cherchait rien à imposer, que son initiative était «flexible et ouverte» et que l'autonomie qu'il proposait était une forme d'autodétermination surtout qu'elle prévoit l'option d'un référendum impliquant les populations concernées et la constitutionnalisation de ce choix. «L'autodétermination ne signifiait pas nécessairement indépendance», avait précisé le sous-secrétaire d'Etat américain en charge du Maghreb et du Moyen-Orien, Gordon Gray, à la veille du lancement du premier round de négociations. Nicholas Burns, son collègue chargé des affaires politiques, avait mis en relief l'offre marocaine, en estimant qu'elle vise à «octroyer une réelle autonomie au Sahara occidental». En consacrant le principe de l'autonomie qui donne aux Sahraouis la possibilité de gérer eux-mêmes leurs affaires, le Maroc aura répondu à l'essentiel des préoccupations de l'autre partie. Cette dernière est appelée à saisir le réel enjeu de l'offre d'autonomie, qui s'inscrit en droite ligne du projet démocratique et moderne que le Maroc est en train de consolider. Le Polisario, qui «n'a pas de tradition de compromis», devra cesser de «jouer un double jeu», a appelé récemment Khalli Henna Ould Errachid, président du Corcas, et membre de la délégation marocaine aux négociations de Manhasset. L'Algérie est également appelée à cesser de soutenir les thèses séparatistes, faisant cavalier seul avec le Polisario dans une vieille surenchère qui ne dupe plus personne. Le ferme soutien apporté à l'initiative marocaine par Washington, Paris et Madrid, pour ne citer que ces capitales influentes, est une caution au choix civilisationnel fait par le Royaume pour régler pacifiquement un conflit à l'origine créé de toutes pièces.