Essaouira figure désormais sur la prestigieuse liste des sites classés patrimoine universel par l'organisation des nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture (UNESCO). La décision, ratifiée le 13 décembre par le comité du patrimoine mondial, réuni en assemblée générale à Helsinki en Finlande, a été qualifiée de « historique » par M. André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi et président de l'association Essaouira-Mogador. La ville d'Essaouira particulièrement bien médiatisée depuis quelques années notamment à travers la promotion de son festival, désormais célèbre, a pu renforcer sa notoriété internationale. Enclavée depuis de longues années, la ville a pu retrouver un souffle nouveau avec la construction d'un aéroport, mais aussi de nombreuses structures d'accueil. Tout cela, souligne M. Azoulay, est le fruit « d'une démarche opiniâtre et déterminée de tous ceux qui n'ont jamais douté de la capacité d'Essaouira de faire valoir ses acquis historiques et patrimoniaux, tout en les mettant au service de la renaissance économique, sociale et culturelle de la ville». Il a quand même fallu batailler longtemps, tant au niveau de l'UNESCO, à travers les démarches de Aziza Bennani, ambassadeur du Maroc auprès de cette organisation, qu'au niveau national que le patrimoine a bâti et les traditions orales cultivées par Essaouira depuis des siècles, soient préservées. L'association Essaouira-Mogador, créée en 1991, a été dès ses débuts l'initiatrice de la proposition de classement d'Essaouira patrimoine universel. Une action à laquelle se sont jointes les multiples ONG travaillant sur le terrain à Essaouira, ce qui a pu avoir des échos favorables auprès des organisations internationales. Ces dernières, a confié M. Azoulay, ont été convaincues et impliquées dans la démarche d'inscription de la ville sur la liste du patrimoine universel, ainsi que des pays membres influents et actifs de l'UNESCO. Essaouira, provient de Al Souirah, soit la petite forteresse entourée de murailles, une nécessité en d'autres temps pour se protéger contre les pirates. Essaouira fut longtemps un comptoir commercial particulièrement actif, ce qui suscita bien des convoitises. La ville porte l'indéniable empreinte des Portugais qui s'y installèrent dès le XVIème siècle. C'est d'ailleurs ce qui pense-t-on valut à la ville le nom de Mogador, qu'elle porta longtemps et qui serait une traduction du Portugais de Amogdul. Au début du XVIème siècle, les Portugais construisirent la forteresse qui allait conférer à la ville sa configuration spécifique. Celle-ci allait être restaurée par Moulay Abdelmalek en 1628. Mais ce n'est qu'au XVIIIème siècle que la ville fut fondée par Sidi Mohamed Ben Abdellah, un autre roi de la dynastie Alaouite.