Le cannabis accroît le risque de maladie psychotique. Selon une étude publiée le 28 juillet dernier par la revue médicale britannique «The Lancet», l'usage régulier de cette substance augmenterait de 41 % les risques de développer ultérieurement une maladie mentale. Symptômes psychotiques, troubles de l'humeur, schizophrénie, psychose… Les ravages du cannabis sur le corps et l'esprit ne se comptent plus. C'est ce qu'affirme un nombre toujours plus élevé d'experts. Le dernier numéro de la revue médicale britannique «The Lancet» vient de lancer un nouveau cri d'alarme dans ce sens. Le célèbre hebdomadaire médical prétend que l'usage régulier du cannabis augmenterait de plus de 40 % les risques de développer plus tard dans la vie une maladie mentale. Un risque qui augmenterait encore avec l'intensité de la consommation. Ainsi, les « accros aux joints » seraient encore plus exposés avec une hausse de 50 à 200 % de survenue ultérieure de tels troubles. Les deux chercheurs auteurs de cette étude, Theresa Moore (université de Bristol) et Stanley Zammit (université de Cardiff), précisent dans le dernier numéro du Lancet (daté du 28 juillet), que l'intoxication au cannabis peut effectivement entraîner la survenue de symptômes psychotiques passagers et de troubles de l'humeur. Dans leur analyse de 35 études réalisées ces dernières années (jusqu'à 2006), Moore et Zammit se sont intéressés au lien entre la consommation du cannabis et la survenue de troubles psychiatriques chroniques. En passant en revue les études à long terme sur la consommation du cannabis, les deux chercheurs ont trouvé une augmentation importante des cas de psychose chez les personnes ayant fait usage de cette substance. Ils relativisent néanmoins les chiffres en soulignant que le risque de développer des troubles psychotiques chroniques tels que la schizophrénie, y compris chez des consommateurs réguliers de cannabis, reste assez faible. Toutefois, s'il reste encore difficile d'affirmer que le cannabis provoque à lui seul cette grave affection, il apparaît cependant clair que cette drogue peut contribuer à faire basculer ceux qui la consomment vers cette pathologie mentale. Des études précédentes avaient par ailleurs démontré que les jeunes de moins 16 ans qui fument du cannabis multiplient par deux le risque de développer une schizophrénie à l'âge de 25 ans. Le lien reste certes controversé, mais les chercheurs estiment que fumer du cannabis contribue en tout cas à abaisser le seuil au-delà duquel une schizophrénie peut apparaître. En tout cas, et même s'il demeure encore des zones d'ombre et que les résultats doivent être confirmés, les médecins invitent les responsables de la santé publique à mettre la population en garde contre cette drogue, qui reste de loin la plus consommée de toutes les substances psychotropes. Un «joint» est aussi nocif que cinq cigarettes Fumer un « joint » de cannabis est aussi nocif pour les poumons que cinq cigarettes, selon une étude publiée mardi par le Medical Research Institute of New Zealand. Les recherches ont porté sur 339 personnes : des fumeurs de cannabis, des fumeurs de tabac, des personnes consommant les deux et des non fumeurs. L'étude a montré que l'usage du cannabis est à l'origine d'un mauvais fonctionnement des poumons entraînant une respiration sifflante, de la toux et une sensation d'étouffement. «L'importance du mal est directement liée au nombre de joints fumés, une consommation plus élevée entraînant une plus grande incapacité », écrivent les auteurs du rapport publié dans la revue médicale Thorax. « L'effet de chaque joint sur les poumons équivaut à fumer d'affilée entre 2,5 et cinq cigarettes».