Le parti de la justice et du développement a remporté une victoire écrasante aux législatives de dimanche avec 46,3%. Le parti au pouvoir en Turquie, l'AKP, issu de la mouvance islamiste, a remporté une victoire écrasante lors des législatives du dimanche face à l'opposition pro-laique, selon des résultats non officiels annoncés par les télévisions CNN-Turk et NTV. Ainsi, le parti du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a recueilli 46,3% après le dépouillement de 99,9% des bulletins et obtient la majorité absolue au Parlement, selon les mêmes sources. Le principal parti d'opposition pro-laique, le Parti républicain du peuple ( CHP, social-démocrate) a, quant à lui, recueilli 20,9% des suffrages (112 députés). Pour sa part, le Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), réputé pour ses positions fermes contre l'Union européenne, vient en troisième place avec 14,2% des voix (71 députés). Les projections faites par les chaînes de télévision turque montrent que l'AKP détiendra 339 sièges au Parlement qui en compte 550 au total. Le taux de participation, traditionnellement élevé en Turquie, n'était pas immédiatement connu mais il devrait dépasser les 80%, selon le Conseil électoral. Les résultats officiels devraient être publiés dans quelques jours. Cette victoire va permettre à l'AKP de former seul le nouveau gouvernement. Par ailleurs, il importe de souligner qu'après avoir été exclus pendant treize ans, une vingtaine de députés kurdes ont été élus au Parlement turc. Ces derniers qui prônent pour un règlement pacifique du conflit kurde, ont été élus dans les provinces de l'est et du sud-est anatolien, peuplés majoritairement de Kurdes, selon CNN-Turk et NTV. Ces députés devraient pouvoir former un groupe dans le prochain Parlement. Ce scrutin est censé débloquer la crise politique qui avait éclaté au printemps entre M. Erdogan et les pro-laiques. Le gouvernement était soupçonné de chercher à islamiser le pays. Selon un diplomate européen, «le scrutin devrait montrer que l'AKP a réussi son pari de devenir un parti classique de centre-droit malgré cinq ans d'usure du pouvoir». M. Erdogan s'est engagé à respecter les «principes fondateurs» de la République, et en premier lieu la laicité.