Les infirmières bulgares et le médecin palestinien, ont échappé à la peine de mort. Les autorités bulgares demandent leur extradition. La justice libyenne a fait un geste très attendu : elle a annulé la peine de mort prononcée contre les 5 infirmières bulgares et le médecin palestinien naturalisé bulgare depuis juin, accusés d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants libyens. Ainsi, le Conseil supérieur des instances judiciaires libyennes a commué leur peine de mort en prison à vie. Cette décision a été accueillie mardi avec satisfaction dans le monde entier. Les autorités bulgares se sont dit soulagées mais sont restées prudentes. «La décision du Conseil supérieur des instances judiciaires libyennes est un grand pas dans la bonne direction, mais pour nous l'affaire ne sera close que quand nos compatriotes rentreront en Bulgarie», a souligné le chef de la diplomatie bulgare Ivaïlo Kalfine. Et d'ajouter: «Cette décision évite le pire, la peine de mort, et ouvre la voie à un recours au traité d'extradition de prisonniers que nous avons avec la Libye». Pour rappel, une convention avait été signée en 1984 par Sofia et Tripoli sur le transfert des prisonniers. La France s'est dit satisfaite de cette décision . Le président français Nicolas Sarkozy s'est «réjoui» de cette nouvelle et a salué «la décision sage et courageuse des familles des enfants contaminés de renoncer à la peine capitale pour les six personnels médicaux bulgares, dans le cadre de la tradition du pardon islamique». Pour leur part, les Etats-Unis se sont dit «rassurés». Le porte –parole du département d'Etat , Sean Mc Cormack a déclaré : «Nous appelons le gouvernement libyen à trouver maintenant un moyen de permettre aux infirmières bulgares de rentrer chez elles». Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et la commissaire aux Relations extérieures Benita Ferrero-Walder ont accueilli la décision de Tripoli comme un soulagement. Soulignons que Mme Ferrero et d'autres responsables européens avaient fait plusieurs voyages en Libye en vue de démêler la situation et avaient demandé mercredi dernier la clémence de la justice libyenne. La plus haute instance judiciare libyenne a justifié sa décision par «un accord de conciliation conclu avec les familles des victimes», comprenant des compensations financières. Les familles des enfants, qui ont reçu un million de dollars par victime, ont renoncé à la condamnation à la peine de mort. Ainsi , le porte-parole des victimes, Idriss Lagha avait déclaré à Reuters que «Toutes les familles ont reçu les indemnités. Elles signent maintenant des documents affirmant qu'elles les ont reçues et qu'elles acceptent que le Haut Conseil judiciaire prenne la décision qu'il jugera appropriée quant aux six personnes ». Et d'indiquer que «L'argent provient du Fonds international Benghazi, qui est financé par l'Union européenne, les Etats-Unis, la Bulgarie et la Libye». Par ailleurs, le parquet de Sofia a annoncé qu'il formulerait dès mercredi une demande d'extradition des infirmières et du médecin. L'avocat des six praticiens, Me Traïan Markovski, a jugé qu'il n'existait «aucun obstacle» à une extradition de ses clients après la mesure de clémence du Conseil supérieur des instances judiciaires libyennes. Selon lui, une fois extradés en Bulgarie, ils pourraient être graciés par le président.