Mehdi Bennani est du genre à vivre sa passion jusqu'au bout. Pilote automobile faisant une entrée fracassante en formule Nissan, en Espagne, ce jeune Marocain a des capacités à même de lui permettre de se frotter aux plus chevronnés en la matière. Après s'être illustré dans diverses courses automobiles aux niveaux national et international, Mehdi Bennani est sur le point d'amorcer un virage déterminant dans sa carrière. En effet, kart, Formule M4 et Formule Campus Renault ayant épuisé l'effet magique qu'ils avaient sur lui, le jeune pilote s'attaquera, en avril, au Championnat d'Espagne en Formule Nissan. Pour la seconde fois, Mehdi se retrouvera au volant d'un monoplace, après avoir piloté la Formule Campus Renault. Cependant, cette fois-ci il chevauchera le plus puissant bolide de sa jeune carrière. Et pour cause. En Formule Nissan, on flirte avec les 300 km/h à bord de mécaniques développant près de 500 chevaux. De quoi vous couper le souffle… pour un bon bout de temps. D'autant que notre jeune ambassadeur a le mérite d'être le seul arabe à évoluer dans un Championnat international. Partant sur les traces des Schumacher, Raïkkonen, Villeneuve et autres fous du volant, Mehdi voit grand. Et pour voir grand, il ne tente aucunement de brider l'énergie débordante qui jaillit de son tempérament. Après bien des succès, enjolivés de témoignages émanant d'imposantes personnalités, notre ami envisage de devenir le premier pilote arabe à intégrer la Formule 1. Il sait que ce ne sera pas tâche facile, mais, aussi, sait-il qu'il en a les capacités. Notamment qu'avec la mise en route du circuit de F1 de Bahreïn, il sera incontestablement le digne représentant d'une nation tout entière. Sa passion pour l'automobile, Mehdi Bennani ne l'a, certes, pas volée. Inconditionnel de la discipline, il a dû attraper le syndrome de la vitesse dès son plus jeune âge. Peut-être même que son biberon était truffé de particules hautement véloces. Aussi, cela est susceptible de lui venir du lait maternel. Lorsque l'on appréhende le parcours de Mehdi, l'on se rend compte qu'il était certainement prédestiné à faire de l'automobile sa passion par excellence. Aurait-on le choix quand ses parents sont des férus de la course automobile ? En effet, son père Abdelilah en faisait une passion, lui aussi, avant de commencer à se retirer progressivement. En revanche, Samira, la mère de Mehdi, évolue toujours sur les circuits, en formule M4 au volant d'une R5 GT turbo, sinon à bord d'une Renault Mégane. Dès l'âge de 10 ans, Mehdi effectua son baptême de feu, en débutant avec du kart. Auparavant, sa passion pour tout ce qui roule et qui décoiffe l'avait amené à faire du motocross, à dos de PW 50cc. Trois années durant, il s'initiera au plaisir de mettre les gaz et partir en flèche. L'année 1996 restera gravée, à jamais, dans la mémoire du petit Mehdi, âgé alors de 13 ans. Cette année-là, il allait goûter aux joies de la victoire. Victoire qui sera désormais son seul maître-mot et son unique cible sur les circuits. Il fera par la suite son entrée en Formule Palio, aux côtés de vieux routiers qui resteront admiratifs devant son talent. Il s'imposera la première fois à Casablanca, puis à Rabat, Khouribga, Meknès et Tanger. Un pilote était né. La découverte de ce qu'est le monoplace et les montées d'adrénaline inhérentes se fera, en tout honneur, sur le mythique circuit du Mans, où se déroulent les 24h qui portent le même nom. En Formule Campus Renault, il terminera, au final, à la 4e place. Mehdi signera un ultime succès, clôturant ainsi l'année 2003 en beauté. Cela remonte aux 20 et 21 décembre dernier et a eu pour théâtre le karting de Marrakech, s'imposant à l'issue de trois manches d'intense compétition. Il est à souligner que le jeune pilote ne laisse rien au hasard. En parallèle à ses études, son quotidien est fait de près de deux heures d'entraînement physique. Tout y passe, bodybuilding, vélo, kayak… en plus de trois séances de karting par semaine, à raison de six heures par séance. Il faut vraiment le faire et, ce n'est un secret pour personne, ce que ça peut être dur de forger un pilote automobile.