Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu, mercredi 13 juin au Palais royal d'Agadir, Carlos Ghosn, P-DG de Renault et de Nissan. La visite de ce dernier augure de nouveaux investissements du groupe au losange dans le Royaume. Mercredi 13 juin au Palais royal d'Agadir, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a accordé une audience à Carlos Ghosn, président-directeur général de Renault et de Nissan. Peu de propos ont filtré de cette rencontre et presque rien des vrais projets qu'envisage Renault au Maroc, sinon une déclaration de M. Ghosn à la presse, à l'issue de ladite audience. «Nous avons informé Sa Majesté le Roi de nos intentions et nous sommes très contents de nos investissements au Maroc et extrêmement optimistes du développement de ces investissements à l'avenir», a-t-il déclaré. «La visite de M. Ghosn, s'inscrit dans le cadre de la relation excellente existant entre le Maroc et le constructeur automobile français Renault», souligne, pour sa part, une dépêche de la Map. L'allusion est ici faite aux investissements déjà consentis par le constructeur français au niveau du montage local et notamment pour la production de sa voiture mondiale, Dacia Logan. A lui seul, le choix du Maroc pour y produire cette voiture low-cost est plus que significatif, il est éloquent. Par ailleurs, le hasard du calendrier a fait que la visite de M. Ghosn intervienne quelques jours seulement après quelques actualités de grande importance pour Renault Maroc. A commencer par le démarrage de la phase export de la Logan vers l'Europe. En effet, près de 600 Logan montées à la Somaca (Société marocaine de construction automobile) ont quitté le port de Casablanca durant la quinzaine passée du mois de juin, constituant les toutes premières exportations de ce modèle vers les marchés français et espagnol. Autre fait marquant récent, le premier anniversaire du «Magasin national de pièces de rechange» (MNPR) implanté par Renault Maroc à Casablanca. Un gigantesque dépôt pouvant recevoir plus de 19.000 références et constituant la plus grosse structure de stockage de pièces de rechange (automobile) au Maroc. Ceci dit, la visite du patron de Renault n'est pas fortuite ou du moins pas innocente. Faut-il le rappeler, M. Ghosn est assez connu pour ses talents de grand manager dans l'industrie automobile mondiale : il a installé Michelin en Amérique du Nord, puis redressé ce même groupe en Europe, avant de partir à la rescousse de Nissan, promise alors à une faillite inévitable. Maintenant, visionnaire qu'il est, Carlos Ghosn sait qu'il est plus qu'intéressant –et même impératif– de s'installer durablement au Maroc, un pays émergent, politiquement stable et à fort potentialité en matière d'industrie automobile et de sous-traitance de ses composants. De même, dans un récent entretien accordé à ALM par un haut responsable de Renault Maroc (Cf supplément automobile d'ALM 1433 datant du mercredi 13 juin), il a été annoncé que Renault prévoit de produire de nouveaux modèles dans la Somaca et que le Kangoo devrait lui aussi se tourner à l'export. Dès lors, on serait tentés de croire que le groupe automobile français compte bien développer ses activités industrielles au Maroc, via la Somaca, usine qui lui appartient à hauteur de 80%. On rappellera à cet égard que depuis l'année 2003 –qui marque l'arrivée de Renault dans le capital de la Somaca– et à fin 2006, 31 millions d'euros ont été consentis dans ladite usine. Plus qu'un investissement financier c'est tout un processus de mise à niveau de la Somaca qui a été entrepris pour qu'elle (la Somaca) puisse répondre aux exigences du groupe en matières de qualité, coûts et délais. Enfin, avec une part d'environ 32% (incluant les ventes des véhicules de marques Renault, Nissan et Dacia), Renault Maroc est leader incontesté du marché automobile marocain, tandis que sa Dacia Logan y est la voiture la plus vendue, avec plus de 12.700 unités livrées en 2006.