L'OMS et l'ONUSida recommandent la circoncision comme un moyen supplémentaire important pour réduire le risque de transmission sexuelle du Sida chez l'homme. La circoncision est officiellement reconnue par l'Organisation mondiale de la santé comme l'un des moyens de prévention du Sida. Dans un communiqué commun avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSida), publié mercredi 28 mars, elle recommande cette pratique dans les stratégies de prévention pour réduire la transmission sexuelle du virus de la femme à l'homme. Cette recommandation a été formulée après une consultation internationale d'experts basée sur des résultats d'étude, jugés concluants. «Des données d'observation suggéraient auparavant qu'il existe une corrélation entre la circoncision et la faible prévalence du VIH. Cette conclusion a été confirmée par des études effectuées dans différents pays. Ces études prouvent qu'effectivement la circoncision réduit le risque de transmission du virus du Sida chez l'homme», précise Dr Raoûf Benammar, représentant de l'OMS au Maroc, dans une déclaration à ALM. En effet, trois études menées au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud ont démontré que la circoncision réduit d'environ 60 % le risque de transmission hétérosexuelle du VIH à l'homme. Ainsi, les experts recommandent aux pays connaissant une épidémie généralisée hétérosexuelle et où une faible proportion d'hommes sont circoncis d'envisager d'élargir l'accès aux services de circoncision. Selon l'OMS et l'ONUSida, le bénéfice serait le plus élevé dans les zones où l'infection touche plus de 15% de la population, avec une propagation du virus principalement hétérosexuel, et où plus de 80% des hommes ne sont pas circoncis. Des projections indiquent que la circoncision en Afrique subsaharienne pourrait éviter 5,7 millions de nouveaux cas d'infection au VIH et 3 millions de décès sur 20 ans. Toutefois, l'OMS et l'ONUSida souligne que la circoncision ne peut se substituer aux autres moyens de prévention. Les deux organisations mettent en garde contre un sentiment de fausse sécurité qui pourrait résulter de la circoncision. Car si celle-ci réduit les risques de contamination, elle ne rend pas la maladie intransmissible et ne dispense pas de l'usage du préservatif ou d'autres moyens de préservation. «Cette pratique est l'un des moyens de prévention contre le sida et ne peut remplacer le préservatif ou autres moyens de prévention. Il faut également signaler que le risque de transmission du virus de l'homme, qu'il soit circoncis ou pas, à la femme existe toujours», tient à rappeler M. Benammar. A ce sujet, l'OMS souligne dans son communiqué que la circoncision doit s'inscrire dans un ensemble complet de mesures de prévention du VIH, comprenant des services de conseil et de dépistage du VIH, un traitement des infections sexuellement transmissibles; la promotion de pratiques sexuelles sûres ; la fourniture de préservatifs masculins et féminins et la promotion de leur utilisation correcte et régulière. De même, cette opération doit s'effectuer dans de bonnes conditions d'hygiène, par des pra,ticiens compétents et un minimum de précautions doivent être prises. La circoncision peut augmenter le risque de contagion en cas de rapport sexuel avant cicatrisation complète, mettent en garde les experts. Selon l'OMS, 665 millions d'hommes sont circoncis, soit 30% de la population masculine dans le monde.