Les Etats-Unis craignent une attaque terroriste visant des avions transportant des occidentaux en Algérie. C'est ce qu'a confirmé le porte-parole du département d'Etat américain, Tom Casey. Le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, a confirmé mardi que les Etats-unis disposent d'informations qui font craindre que des attaques terroristes contre des vols commerciaux seraient en cours de préparation en Algérie. «Nous avons reçu des informations qui font état de la possibilité d'attaques contre des avions commerciaux transportant des travailleurs occidentaux», a déclaré Tom Casey lors de son briefing quotidien. «Nous ne disposons pas de précisions sur la date de ces attaques ni sur la compagnie visée», a-t-il ajouté, en réponse à une question sur la mise en garde émise par l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Lundi dernier, l'ambassade américaine à Alger avait publié une mise en garde faisant état de l'éventualité d'une attaque terroriste contre un avion transportant des occidentaux en Algérie. «Il y a des informations indiquant que des extrémistes pourraient être en train de préparer une attaque contre un avion commercial transportant des travailleurs occidentaux en Algérie. Dans l'immédiat, aucune information supplémentaire n'est disponible sur le transporteur visé ni sur la date d'une telle attaque», souligne le communiqué. La menace terroriste en Algérie est montée d'un cran après la série d'attentats à la voiture piégée perpétrés le 13 février dernier en Kabylie. Ces attentats semblaient identiques aux attaques terroristes perpétrées en Irak ainsi qu'en Afghanistan. Ils ont démontré qu'«Al-Qaïda au Maghreb», ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), est encore capable de frapper quand et où il veut. Ce groupe armé algérien, qui rejette la charte pour la paix et la réconciliation nationale, constitue actuellement une véritable menace pour la région. La filiale algérienne d'Al-Qaïda avait menacé la France en annonçant que le groupe a l'intention de s'en prendre aux intérêts français se trouvant sur le sol algérien. Des menaces que la France a prises au sérieux. Le Premier ministre français, Dominique de Villepin, a reconnu qu'il existe bel et bien une «situation de risque» terroriste et qu'il « ne faut pas baisser la garde». La Grande-Bretagne, elle, a demandé à ses ressortissants d'éviter de voyager en Algérie. Le Foreign Office, qui considère lui aussi que le terrorisme en Algérie constitue une menace constante, depuis les attentats du 13 février, a invité les ressortissants britanniques contraints de s'y rendre à faire preuve de vigilance. Dans sa dernière note de voyage (travel advice), le ministère britannique des Affaires étrangères a souligné que ces attentats «témoignent de la persistance de l'insécurité, que ce soit dans la capitale ou dans les autres régions du pays». «Al-Qaïda au Maghreb», une menace constante Issu d'une scission du GIA en 1997, l'ex-GSPC s'était fixé pour but de fédérer tous les groupes islamistes armés algériens. Il est parvenu à se doter progressivement d'une force de frappe supérieure à celle dont disposait le GIA dans les années quatre-vingt-dix. Actuellement, «Al-Qaïda au Maghreb» est capable de mener des actions meurtrières contre les forces de sécurité algériennes dans l'ensemble du territoire algérien, notamment dans la région de Boumerdes (40 km à l'est d'Alger) et dans l'est algérien (Collo, Skikda...) et compte même étendre son rayon d'action à l'échelle du Maghreb. Depuis qu'il a prêté allégeance à Al-Qaïda, il est devenu selon certains une sorte de relais de la mouvance islamiste maghrébine.